C’est l’histoire d’un raid cool.
Un raid cool, quesako ? Ben, un raid pour les filles ! Et comme les filles ont des petites cuisses et ne peuvent pas se permettre de porter des sacs de 15 kg pendant une semaine, il fut donc décidé de faire ça sur un weekend de 3 jours, de ne faire que des petits dénivelés et d’aller de refuge gardé en refuge gardé. Sur le papier, ça avait l’air tentant. Aussi quatre randonneuses prêtes à tout se sont lancées dans l’aventure…
Dès le départ, elles ont bien perçu qu’il y avait anguille sous roche, ou plutôt tempête en haut du Gemsstock. Pour elles, un raid cool ne pouvait se faire que sous le soleil et il a vite fallu se rendre à l’évidence que ce serait plus ébouriffant que prévu. Zut, elles n’avaient pas pris le babyliss pour le premier refuge… Qu’importe, elles attrapent la main courante et les voilà parties à l’aveuglette dans les pentes du Sunnsbiel.
Ce n’est pas la mauvaise neige qui les empêchait de planter un virage mais plutôt le brouillard. Heureusement, leur guide, Jeff, se retournait souvent pour les rassurer et leur indiquer la direction du lodge (c’est le nom qu’on donne à un refuge dans un raid cool…).
Arrivées au lodge, elles découvrent avec plaisir que le groupe sera seul pour la soirée, mais vraiment seul car le gardien n’est pas monté pour cause de mauvais temps. Elles devront donc se contenter d’une température vivifiante et d’un repas light : une soupe au Vermigel 1 (une recette locale) suivie de pâtes carbo sans œuf ni crème.
Heureusement, leur guide, Jeff, alluma très vite le feu dans le poêle et sortit de son sac une bouteille de champagne pour l’apéritif. La bonne humeur gagna rapidement tout le groupe. Pour éviter d’avoir des courbatures de leur montée au Giübin dans l’après-midi, les filles firent quelques allers-retours à la cave pour aller chercher de l’eau à l’unique robinet laissé accessible par le gardien. Eau qui servit ensuite à abreuver les hommes de tisane, histoire qu’ils aient envie de se relever en pleine nuit et qu’ils remettent une bûche dans le feu au passage.
Elles furent un peu désappointées par le buffet du p’tit dej : cake aux fruits confits only. Heureusement, leur guide, Jeff, eu l’idée de leur proposer le reste des pâtes carbo froides.
Le deuxième jour, le soleil revenu, nos quatre filles étaient très motivées pour partir à l’assaut du Piz Borel, surtout Brigitte à qui cela rappelait sa crème solaire fétiche : Piz Buin. Hélas, sous le coup de l’émotion, Brigitte perdit tous ses moyens et bifurqua directement vers le deuxième lodge accompagné de Thierry.
Heureusement, notre guide, Jeff sut maintenir la cohésion dans le reste du groupe et nous mena bon train jusqu’au sommet. Sa force de persuasion fit merveille sur Cécile qui songeait à s’arrêter 250 m plus bas. Il parvint même à convaincre Marie-Noëlle de grimper à quatre pattes jusqu’à la croix finale. Mais il ne lui avait pas dit qu’elle devrait aussi redescendre à quatre pattes. Il ne lui restait plus qu’à amadouer la plus coriace des quatre : Sophie. Quelques virages dans une neige encore bien froide, et le tour fut joué.
Les quatre filles se félicitaient d’avoir choisi un tel guide pour leur raid. Même quand il leur annonça qu’il fallait remettre les peaux pour accéder au refuge, elles prirent ça avec le sourire. Le deuxième lodge se révéla conforme à la définition du raid cool : un gardien, des dortoirs grand standing, des toilettes avec de l’eau, un repas complet et un vrai petit déjeuner…
Hélas, le lendemain matin les fit douter d’être vraiment parties pour un raid cool. Des conversions dans le pentu et dans le brouillard, la brèche introuvable au pied du Badus, une pause en plein vent sur une arête. Heureusement, notre guide, Jeff appela Thierry à la rescousse pour jouer les éclaireurs et remettre le groupe dans la bonne direction.
Et là, c’en fut fini du raid cool. Les filles se retrouvèrent à grimper au col, ski sur l’épaule et accrochées à une corde. La descente fut menée tambour battant dans une neige de plus en plus lourde et de plus en plus rare pour avoir une chance d’attraper le train pour Andermatt ! Heureusement, notre guide, Jeff reprit les choses en main dès la sortie du train et emmena les filles boire un coup au bistrot de la gare où elles se remirent de leur folle journée.
Elles ne savent pas encore si le prochain raid sera cool ou non, mais elles tiennent absolument à repartir avec des mecs aussi cools que Bruno, Claude, Fred, Jean Paul et Thierry, toujours prêts à leur prêter main forte en cas de besoin. Heureusement, notre guide Jeff a promis que lui reviendrait et ça c’est cool !
Notes
[1] En fait Vermigel c’est le nom du refuge…
Topos détaillés (Camp To Camp)
– Giubin
– Piz Borel
– Badus
- Du flair… et des traces ! - 25 avril 2016
- 10 commandements pour réussir un voyage en Ecosse…en octobre - 4 décembre 2014
- Quatre filles dans le vent - 13 mai 2014