Un certain nombre d’idées reçues ont circulées cet hiver. Il est temps de rétablir un peu la vérité…
Nombreux sont ceux qui ont entendu dire que cette année était une année « sans neige » et qu’il était donc vain d’essayer d’aller faire quelques virages en poudreuse au-delà du 1er mars. La preuve : même la famille Jeandel s’est laissée convaincre et a fichu le camp au Népal.
Grave erreur ! Durant ce stage de fin Avril, début Mai, ce n’est pas la neige qui a manqué dans la vallée de Chamonix. Plus de 60 cm tombé en une nuit en haut des Grands Montets, et rebelote les jours suivants, moi je n’appelle pas ça une année sans neige ! Il y avait vraiment de quoi se gaver et pas grand monde pour faire des traces… Trop bon ! Avec un chouia de soleil, on atteignait le nirvana.
Le problème, c’est qu’on l’a pas vu souvent le soleil. Du coup, nous avons voulu mettre à mal une autre idée reçue : « On ne fait pas de ski de rando quand il ne fait pas beau ». Pour cela, nous avons choisi une vraie belle journée de grand mauvais : jour blanc tirant sur le brouillard complet en milieu d’après-midi pour partir à l’assaut du col d’Argentière. Etrangement, il y avait peu de volontaires dans notre équipe de testeurs : Jean Paul, France, Fred, Sophie, guidé par Daniel. Dès les premiers virages pour rejoindre le glacier, il a fallu se rendre à l’évidence que ce n’était peut-être pas une bonne idée. On ne voyait ni la pente, ni nos skis planqués sous 40 cm de neige fraiche. Au bout d’une heure, Daniel décide de changer d’itinéraire et de se rabattre sur le col du Tour Noir. Finalement, nous ferons demi-tour dans le premier tiers du parcours. Nous retenterons le coup le lendemain mais sous le soleil cette fois-ci, histoire d’être certains que « la rando par grand beau, c’est quand même mieux ».
On entend aussi parfois dire que faire la Vallée Blanche « c’est magnifique et il n’y a aucun danger ». Ah bon ? Alors, c’était quoi cet hélico qui a tourné au dessus de nos têtes pendant un moment avant de venir poser deux personnes ? Ca ressemblait quand même bien à du secours en montagne. Peu avant le col d’Entrèves, il valait mieux être prudent et attaquer la descente pour éviter de finir, nous aussi, au fond d’une crevasse. Plus bas, Daniel et Xavier surveillaient attentivement les séracs et les chutes de pierre. Ce qui m’amène plutôt à dire : « la Vallée Blanche, c’est magnifique et sportif ». Oui, sportif parce qu’on prévient rarement les skieurs qu’il leur faudra grimper 300 m d’escaliers pour pouvoir attendre la gare du Montenvers. Et certains diront encore qu’il n’y a pas de réchauffement climatique…
Ce jour-là, nous avons aussi découvert une autre facette de Xavier : le Xav énervé qui parle espagnol. Apeuré par l’hélicoptère, un pauvre ressortissant de la péninsule ibérique s’était mis à nous suivre à distance, ce qui ne fut pas du tout du goût de Xavier. N’attendant même pas que France se charge de lui demander aimablement de prendre ses distances, il lui a alors lancé un tonitruant : « Vamos cassos ! ». Ce qui deviendra pour le reste du séjour, notre cri de ralliement.
Enfin, cette semaine fut aussi l’occasion de découvrir la vérité sur les multiples polaires de Brigitte. Non seulement, nous avons découvert l’endroit où elle se les procure mais surtout, Daniel a percé le secret de leur fabrication. Ce qui les rend si douces et si chaudes, c’est qu’elles sont en poil de taupe ! Sachant cela, tout le monde s’en est acheté. Il parait que depuis les taupes sont en voie d’extinction dans la vallée ! Une rumeur qu’il faudra aller vérifier à l’occasion…
Le topo des randos effectuées (camp to camp) :
– Col du Tour Noir
– Col d’Entrêves
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