Je ne connais personne, je guette le site depuis plus de deux ans avec l’impression de regarder par le trou de serrure, ma chère et tendre m’a inscrit pour mon Noël parce que ça fait longtemps que ça me tente sans que j’ose me lancer.
J’ai préparé mes affaires, loué des skis, ressorti mon billet suisse de sous le matelas, essayé de fixer un rendez-vous de Shadock (pourquoi faire simple…) pour n’embêter personne. Finalement, je rappelle Marie-Noëlle (qui m’a passé un coup de fil sans bien savoir qui elle appelait) qui prend les choses en main. Je n’ai plus qu’à arriver ponctuel au rendez-vous pour le grand départ.
Et c’est parti pour Ville-en-Vermois (ou pas) ! On récupère Robert au passage : il en profite pour nous présenter les quatre stops incongrus de son secteur. Direction la Suisse. On s’arrête juste après la frontière (soit 14km plus loin, je découvre la signification particulière de « juste après» au sein de ce groupe mais je ne le sais pas encore).
Marie-Noëlle fait le plein de CHF. J’aurais du faire des petits avec mon billet de mille, mais là encore, j’anticipe un peu. Un message nous informe que nous sommes dans les clous, 1/2h derrière « le camion ». Le GPS de Robert fait bien son travail, la route est dégagée, ça roule.
Même pas 22h, on quitte l’autoroute et un quart d’heure après, on repère le fameux « camion », rouge. (- Oui, mais, et le ski ? – Attends, ça vient, l’ambiance, c’est important aussi. – Tu crois ? – Pfffff)
L’ambiance est déjà très printanière : il fait doux, on reconnaît entre mille l’odeur délicate de l’épandage après la fonte des neiges, si typique (Oups, je m’égare). Le reste de l’équipe nous accueille chaleureusement. Avec Robert, efficacité avant tout : pas de blabla, au dodo. Un instant pour me demander ce qui m’attend demain et je rejoins les bras de Morphée.
Après une bonne nuit de sommeil, Claude nous a rejoint (bon, je récapitule, Marie-Noëlle vient de Pont’am, ensuite, on a pris Robert. Thierry, France et Cécile nous attendaient. Claude a dormi dans la voiture. Ce soir il y en aura encore trois de plus mais qui déjà ? Bon, on va déjà essayer de retenir tout ça…)
Direction le pied des pistes de Melchsee-Frutt (ça ne s’invente pas comme nom !) , mais, pas pour skier ?!? Contraire à sa réputation (ou bien, l’on m’aurait menti ? les comptes-rendus n’étaient pas purement objectifs ?), le groupe commence par un petit déjeuner pantagruellesque : viande des Grisons, jambon blanc, fromages divers, pâte à tartiner, confiture, miel, céréales, fromage blanc, lait, thé café, jus de fruit, fruits et j’en oublie certainement. Le temps de tout goûter, nous voilà fins prêts… pour la sieste.
Ca tombe bien : comme on part de tout en bas, le temps d’enchaîner moult remontées nous permet de digérer un peu. Premier contact avec la neige sous un soleil magnifique, au pied de bâtiments récents dont l’aspect esthétique n’emporte pas l’unanimité. Il faut encore traverser un magnifique lac gelé (avec charmante petite chapelle pour agrémenter les photos que nous ne ferons pas) pour accéder aux remontées de la partie la plus élevée du domaine.
Pour le reste, je n’ai pas besoin de vous le raconter, vous connaissez ça par cœur : de belles descentes dans la « fraîche » restée à l’ombre, émaillées de galipettes plus ou moins incontrôlées (surtout les miennes pour être honnête), un ratissage systématique de tous les coins hors piste de la station, deux trois montées à l’os pour atteindre le secteur à ne pas rater (ou pour en ressortir, c’est selon). Une bière bien méritée, une deuxième, une autre… Des fromages dans des boîtes, des lardons qui se cachent puis qui réapparaissent, l’inénarrable glace à la quiche pour l’anniversaire de France, j’en passe et des meilleures.
Et aussi le fantastique domaine d’Engelberg, ses touristes de Chine et d’ailleurs qui remportent en souvenir notre Marie-Noëlle pixellisée, ses blocs de glace bleue qui disparaissent dans le brouillard et fondent sous l’effet du réchauffement climatique particulièrement marqué le temps d’un week-end…
Le temps qui se gâte et Xavier qui nous fait une frayeur, prenant l’appui de son virage sur une corniche pour s’atomiser entre deux rochers, la piste qui nous rattrape parce qu’en dehors, ça fond tellement que ça coule de partout et comme on n’y voit goutte, on risque même pas de la voir arriver…
Voilà, c’était un week-end merveilleux.
Je tiens à remercier les moniteurs-guides d’Oxygène qui passent leur temps libre à repérer pour nous ces beaux parcours, gîtes, stations, touristes chinois, recettes gastronomiques, rayer la mention inutile.
Je remercie aussi les membres actifs et sympathiques qui ont bien voulu m’accueillir, me supporter, m’encourager, me conseiller, corriger mes erreurs (par exemple pour Earth Wind & Fire, et bien, c’était pas ça du tout) sans se départir un instant de leur bonne humeur.
Je ne voudrais pas oublier les personnels des remontées mécaniques, les conducteurs d’engins de damage, les secouristes en montagne qui se dévouent jour après jour pour nous permettre de profiter de leur superbes domaines skiables pour mieux en sortir.
Je remercie enfin Marie, sans qui j’en serais encore à rêver de vous accompagner, au lieu de rêver de ces fantastiques descentes.
Et pour ceux qui voulaient vraiment savoir d’où venait le billet de mille, voilà l’explication :si on vous demande d’où je le tenais, répondez que vous n’en savez rien !