Courant d’air dans les couloirs

Skier dans les Vosges ce dimanche, à vrai dire, on n’y croyait pas vraiment, mais bon l’objectif était de faire prendre l’air aux peaux de phoques qui commençaient à sentir le moisi.  Nous voilà donc à remonter, dimanche matin, la piste de Retournemer sans grande conviction même si les peaux agrippent bien sur les touffes de myrtilles… L’objectif est de gagner de la hauteur pour, peut être, trouver un peu de neige mais il faut reconnaître que ça sent le plan foireux à plein nez.

Enfin de la neige…

Pour être certain de ne rien louper on décide quand même de longer les couloirs qui vont de la Martinswand au Hohneck. Le spectacle est à peu près conforme à ce qu’on s’attendait, des corniches énormes et des pentes pelées avec quasi pas de neige, une visibilité proche de zéro et un vent à décorner les chamois. Des troupeaux de raquetteurs usent leur matos sur les cailloux et les myrtilles sans jamais avoir l’idée que s’ils enlevaient leurs raquettes ils marcheraient plus facilement.

Arrivé au sommet du Falimont, un coup d’oeil dans la pente nous laisse croire qu’on devrait pouvoir faire 3 virages, c’est déjà ça. En fait ce n’est pas si pire, la neige se laisse tourner et plutôt que de remettre les peaux on décide de remonter, skis sur le dos, un classique du coin, le « premier à gauche » pour les connaisseurs. « Ben, puisqu’on l’a remonté, on pourrait le redescendre ». Aussitôt dit, aussitôt fait.

Court mais sympa !

« Maintenant qu’on est en bas, on va remonter en haut, non ? ». Sans le savoir, on était en train de réinventer le principe même du ski de descente..Rassuré par la stabilité du manteau neigeux, on décide donc de remonter par un autre classique du secteur, l’Y pour les connaisseurs. Pendant le début de la remontée, on délire sur une des branches de l’Y que l’on baptise de suite et de façon très poétique « la raie des fesses ». « Ce serait cool de descendre là… »

A la montée on prend les mensurations exactes du couloir, un bon 45° de pente à l’endroit le plus raide mais par contre sur une bonne trentaine de mètres, le couloir est trop étroit pour y caser un ski perpendiculairement à la pente, c’est ballot. « Suffit de descendre ce morceau à pieds, en marche arrière ». Mais c’est vrai ça ! Les skis c’est comme les raquettes, on peut les enlever si on est mieux à pieds !

La « Raie des Fesses » est donc descendu tranquillou avec un petit déchaussage. « Bon maintenant on fait quoi ? ». « On pourrait remonter par le Dago, il paraît qu’il a purgé cette semaine ». Au passage un grand merci à l’association Niv’Oses qui sous la houlette de Pierre Marie David et son réseau de bénévoles spécialistes de la neige nous permet, malgré l’absence de BERA (Bulletin Evaluation des Risques Avalanche) sur le massif des Vosges de savoir un peu où on met les pieds lors de ce genre de sorties. Le pied du Grand Dagobert est rapidement rejoint en mettant nos skis dans une trace de chamois et accessoirement dans ses crottes, parachevant le côté poétique de la sortie.

Effectivement le Dago a purgé et pas qu’un peu, mais c’est bien connu, comme disent les grands pontes de Météo France : « Dans les Vosges il n’y a jamais d’avalanche, tout juste quelques coulées de neige ». Mais comme au vu des corniches qui surplombent le Dago on pense que la purge est incomplète, on rebaptise donc le dit couloir en « Couloir de Damoclès » et on décide sagement de remonter par un itinéraire bis qui, comme souvent dans les itinéraires bis, s’avère moins « roulant » que l’itinéraire normal. « Bizarre qu’on n’ait pas croisé le Krampus et la Perrine, c’est leur terrain ça… ».

De touffe en touffe on accède au sommet où ni l’état du Dago, ni la tempête de neige qui s’est levé ne nous incite à continuer nos conneries. Rejoindre le plus vite possible l’Auberge du Pied du Hohneck pour se casser une petite croûte semble une évidence. Il est plus de 3h de l’aprem mais l’accueil est à l’égal de la tourte de de la tarte aux myrtilles : excellent ! A ce propos si vous cherchez un coin sympa et au tarif raisonnable pour manger et boire de bons produits locaux, ne cherchez plus Jean Marie et son équipe sauront vous recevoir.

Pendant qu’on finit les plats, la neige tombe de plus en plus et nous permet de terminer cette journée d’improvisation par une descente au top sur la piste fermée de Retournemer. Il y a pire comme plan foireux…

Thierry
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