Nous voici partis par un bel après midi ensoleillé de Nancy vers le Beaufortain.
Vingt-cinq messages auront à peine suffi pour réunir 8 personnes dans 2 véhicules distincts (à ce propos, les conjoints des skieurs apprécient à leur manière le week-end puisque, pendant 3 jours, point de messages d’Oxygène dans les boites de réception !!
Marie-Noëlle, qui a du être sherpa dans une vie antérieure, assure le ramassage successif de votre fidèle scripte, puis de Laurent et enfin de Robert. A quelques encablures, le camion rouge avec à son bord Thierry, Brigitte et France file vers Luxeuil pour récupérer Daniel.
Marie–Noëlle, très en forme, envisage un voyage d’agrément passant par le Doubs, les monts du Jura, La Suisse et le pays de Gex, tandis que Laurent en écrase pendant 6h35 sur 7h de voyage ( Laurent – tome 1 : le syndrome grippal du voyage aller).
Arrivée tardive puis nuit au calme, à rêver grand ski.
Le lendemain au réveil, retrouvailles pour tous, puisqu’en moyenne, les ingénus se retrouvent annuellement pour le week-end grand ski .Descente à ski depuis la Charmette vers le pied des pistes : j’ai encore l’illusion de savoir tenir sur 2 planches. Rassurez-vous, cela ne durera pas !!!!
Nous attendons Thierry devant la caisse des forfaits. Avec quelques jours de recul, à l’heure où je vous écris, je me pose la question suivante : pourquoi des forfaits 3 jours ???? Quatre tickets de remontée par personne auraient fait l’affaire !!! Quant au plan des pistes….je vous laisse deviner l’intérêt de l’avoir demandé…
Comme tout le monde le sait, en altitude, à la montagne, il faut s’habituer progressivement au climat…..En version Oxygène, l’habituation s’effectue en ….18 minutes (disons le temps d’une montée en télésiège puis en téléski, une piste bleue en incluant le temps d’enlever et de remettre les dragonnes, ce qui peut parfois être long !). Je commence alors à perdre mes dernières illusions.
Nous arrivons ensuite au pied d’un pic, d’un roc, d’un cap, bref d’un truc pentu. Et là, votre fidèle scripte panique :
– d’abord je ne vois pas la piste…..çà c’est normal,
– ensuite on vérifie les ARVA…..ah, oui ! le truc qui sert à surveiller la fréquence cardiaque,……non ….le truc qui devrait nous permettre de nous retrouver par mauvais temps….non plus…..ah ! L’appareil de recherche de victimes d’avalanche……(et là l’angoisse monte !!!)
– enfin, grossière erreur, je m’engage dans la montée derrière Marie-Noëlle : celle-ci monte comme une petite chèvre, dixit Daniel, qui s’y connaît en bêtes.
La chèvre de derrière (moi !) ressemble plutôt à une vieille bique poussive. Heureusement, Daniel, qui à l’expérience des animaux (bis)se montre très rassurant et la vieille bique parvient à grimper le roc non sans mal…
Arrivés en haut, le paysage est magnifique…
Pendant cette première demi-journée, j’ai perdu quelques illusions et pris une leçon d’humilité sur les planches….Grâce à Thierry, j’ai compris que tricoter et skier nécessitaient chaque fois des aiguilles dans les mains, mais pas tenues dans la même position…
L’après midi de cette première journée et des suivantes verra la survenue d’un schisme au sein du groupe avec la scission du trio des tamalous (« T’as mal où ? » pour ceux qui ont du mal à la comprenotte ) :
– d’un coté le groupe des skieurs, des vrais,
– de l’autre côté le trio des pieds nickelés (Laurent, Brigitte et moi), appelé encore le trio des tamalous.
En Montagne, le tamalou se trouve volontiers au bas des pistes à partir de 15h30, voire plus tôt, sur une terrasse et surtout devant son comprimé de Dafalgan.
Pour Brigitte, c’est les ménisques, pour Laurent, la chondrite ( Laurent – tome 2 : la chondrite) et pour moi les muscles au-dessus des genoux.
Votre fidèle scripte, en digne représentante de sa corporation, ne pouvait évidemment pas laisser errer 2 âmes en peine sans surveillance médicale…
Fort heureusement, le repos, une douche chaude et la gastronomie de la Charmette, arrosée de quelques bières et kirs de Savoie ont permis de passer une bonne soirée et une bonne nuit.
Le deuxième jour permet de confirmer que Thierry semble plus sensible au charme masculin et belge des 3 derniers arrivants, plutôt qu’au mien par exemple : en effet, Jérôme a eu droit à ……3 pistes d’échauffement contre 1 la veille !
Cette journée est marquée par une nouvelle ascension abrupte mais cette fois – ci je suis habituée et surtout je ne porte pas mes skis (un problème de sac !) A nouveau pourquoi venir à skis, puisque l’on marche ?
Cette journée sera sous le sceau du damage, du dérapage (ma cuisse droite s’en souvient), de la conversion et des évolutions en sapinière (mieux toléré qu’en carrière).
Et dire que ma mère croie que je m’amuse et que je loge en chambre seule dans un 4 étoiles !!! Quelle ne fut sa surprise (et celle de mon cher époux !) quand je lui annonçais l’irruption de Claude, en tenue de sortie de bains (je vous laisse imaginer…) au milieu de notre dortoir de 5 !
Le 3ème jour : le D-Day : celui de ma redécouverte du ski de randonnée.
Est-ce l’acclimatation, l’habituation au stress, l’inconscience ou bien le choix judicieux de notre guide qui feront que cette randonnée fut un moment rare, d’effort, sous le soleil, dans un cadre magnifique et en bonne compagnie.
Au final, seront décernes les 1er prix à :
– Thierry pour la qualité de l’organisation et son expérience de la montagne
– Daniel pour son flegme et son attention aux autres,
– Claude, Robert et Patrick pour leur bonne humeur et pour les 2 premiers leur absence de ronflement nocturne,
– France, qui est vraiment « dedans » dans les descentes
– Marie-Noëlle pour son calme et sa conduite (et qui n’est pas vraiment une chèvre en dehors des montées en altitude)
– Brigitte pour son rythme « Qui va doucement, va longtemps »)
– Jérôme, Stéphane et Frédéric dont j’aurais pu tomber fan tellement ils sont élégants sur les lattes (si j’avais 15 ans de moins)
– Laurent pour son côté sponsor médical et pharmaceutique
Grand prix du Jury à Régine et Joël pour l’accueil toujours aussi exceptionnel à la Charmette !
Pour conclure, à l’issue de ces trois jours et malgré une descente au frein moteur (car plus d’essence), j’en ai encore plein les yeux et mettrais quelques jours pour redescendre des montagnes du Beaufortain….
Merci à toute l’équipe et à bientôt sur nos ondes
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