Chers membres actifs et donc résistants.
Dans un premier temps, j’avais décidé de narrer cette soirée ainsi que la première journée pleine de surprises dans la langue de Goethe, pour rester dans l’ambiance. Néanmoins, afin de ne froisser personne, surtout Cédric, nouveau membre qui ne dispose malheureusement que de quelques mots d’Allemand, je vais donc essayer de m’en tenir qu’au français.
Bref, au départ de Bar le Duc dans la « Jeffwagen » en direction de Nancy, Jeff et moi-même partîmes rejoindre Céline (pardon!) Cécile et Xavier.
Au grand complet, après quelques accrocs (entre un piolet et une doudoune) réparés avec maestria par Cécile (ouais!) et quelques heures de voyage plus tard, nous arrivâmes à Hospental, petite bourgade située en Suisse ou nous fûmes accueillis par un charmant aubergiste prénommé Gunther qui deviendra par la suite, un ami de Thierry…
Après le débarquement… des bagages, nous rejoignîmes notre chambre pour lire et préparer nos affaires. Le sommeil ne tarda pas à se faire sentir.
Surprise, Thierry pointa le bout de son nez à la porte de notre chambre alors qu’il ne devait arriver que vendredi matin, après sa journée de travail épuisante passée à la Clusaz.
Vendredi 7h00 :
L’alarrrme… pardon, le réveil de Cé…cile (ouf!) sonna à tout rompre. Les détails du lever n’ayant que peu d’importance, place au Frühstück (petit-déjeuner pour Cédric ).
Ambiance conviviale à table, accompagné d’un fond musical trop fort à notre goût, en raison de la présence au grand complet, de l’orchestre philharmonique de Berlin pour interpréter du Mahler (malheur ), je crois…
Un autre détail curieux retint notre attention lors de ce petit déjeuner!
Aussi discrètement que possible et faisant mine de rien, Thierry versa dans son verre un cru local d’environ 12° pensant nous tromper facilement et nous faire prendre ce breuvage pour un jus de fruit.
Sentant les regards se poser sur lui, Thierry tenta de s’échapper en passant par la cuisine et voir par la même occasion son ami. Quelques rires fusèrent derrière la porte entre deux phrases à voix basse et ne manquèrent pas d’attirer notre attention. Quelques minutes plus tard, Thierry revint, apparemment détendu mais quelques gouttes de sueur le trahirent. Thierry un agent double ?
Rapidement démasqué par le groupe, il avoua de suite, par peur d’être pris en main et interrogé par les membres du service d’ordre.
Nous apprendrons heureusement par notre radio, caché dans le camion que l’aubergiste était finalement, un agent infiltré par les services secrets dont seul, Thierry connaissait l’identité et l’existence. Thierry et Gunther (de son vrai nom Maurice) étaient en réalité de vieux amis qui avaient usé leurs culottes sur les bancs de l’école.
Départ de l’auberge :
Notre équipe partielle, après avoir manqué le train de 8h13 qui avait choisi, comme par hasard, de partir à l’heure ce jour-là, nous arrivâmes en véhicule à la station d’Andermatt.
La joie et la bonne humeur ne fussent que de courte durée…
Un membre du réseau « Oxygène »( nom de code Cécile) eut l’idée de voler du matériel de ski allemand (un acte de bravoure pensais-je!) sans concertation préalable avec le chef du groupe (nom de code Thierry) passablement éméché à cause de l’infâme breuvage qui n’avait pas été vidé dans la cuisine mais avalé d’un trait avec Gunther! Nous risquions d’être immédiatement repéré avant même le début de notre opération commando…
Erreur, Cécile, déguisée en brune et qui devait se faire passer pour un médecin avait tout simplement fait une bourde!
J’eus envie de jeter mes gants à terre par dépit, ignorant alors que cela serait impossible le lendemain pour des raisons que seuls, connaissent les membres du commando…
Le chef du réseau repris rapidement les choses en mains et fonça à toute allure à la wirtshaus (auberge ) pour essayer de rattraper le coup.
Cachés dans les buissons en attendant, les autres membres tentèrent de masquer leurs angoisses en révisant une dernière fois leurs armes de service (S7 Rossignol et autres Dynastar).
Le temps passait et j’en profitai pour demander l’heure à un passant, grâce à ma maitrise parfaite de la langue allemande :
- « Wi fi hour ist esse ? » Il me répondit l’heure précise !
- « Fil et danke… » Intrigué par mon accent de l’est Tyrolien, cet homme et moi-même entamâmes une discussion à caractère privé qui ne regarde que moi.
Enfin, Thierry arriva après une attente interminable et parvint tant bien que mal à récupérer le matériel de Cécile. Gunther, l’ami de 30 ans avait sauvé la mise au groupe.
Nous pûmes (tout juste) réussir à prendre la dernière benne vers 16h30. Non là, je plaisante…
Ciel gris au départ pour ce premier jour de ski. Heureusement pour nous, une équipe (étrangère) eut l’idée ingénieuse de peindre der Himmel (le ciel ) en bleu après le second tronçon sans commencer par le premier hélas! mais bon, les Croates, présents sur le site pour des travaux étaient sous les ordres d’un ressortissant richissime pour la construction d’un hôtel et n’avaient pas le choix!
Si le ciel était quelque peu encombré et la température glaciale, la neige, quant à elle était très bonne. Les premières descentes furent compliquées pour Thierry qui avait décidé de farter en bleu ses peaux et se plaindre que la neige était trop froide. Quant à Xavier, il était enchanté et tout excité de montrer à tout le monde, sa nouvelle tenue (très discrète) de ski.
Cécile encore tout abasourdie par sa bourde matinale arriva peu après.
Après de bonnes glissades sans avoir croisé la moindre patrouille, nous mangeâmes de bonne heure (d’après les anciens membres)… vers 14h00, dans un abri pour reprendre des forces. Le chef des opérations, certainement troublé par l’arrivée proche du reste du commando le soir et d’une nouvelle recrue avait oublié la charcuterie à l’auberge, pourtant chèrement achetée au marché noir à Luxeuil.
Néanmoins, il n’est pas impossible qu’un autre acte de malveillance (volontaire cette fois) soit à l’origine de cet oubli, connaissant certaine personne! Bref, n’écoutant que son courage malgré les risques, Thierry, profitant de ce qu’un garde (que certains connaissent sous le nom d’Edy Walker) soit absorbé par le contenu de sa boutei… de son sac de sport, lui déroba, sans se faire prendre, son assiette composée de divers produits locaux, dont dû à l’aïl.
Une fois quelques couloirs techniques effectués et une dernière descente de tout repos où il suffisait de se laisser glisser (sic) pour rentrer au chaud, à l’exception cependant de quelques remontées non mécanisées… nous eûmes la joie de voir ein Adler (un aigle ) jeter son dévolu sur un pauvre chevreuil mort. Du moins, pour certains, car Xavier, en retrait, avait pour mission de soutenir une personne (Cécile) toujours sous le choc de ses péripéties matinales.
Une fois rentrés et après un repas épicé toujours en la présence tenace de notre orchestre Berlinois en pleine répétition, nous regagnâmes notre dortoir où une légère odeur ne tarda pas à attirer l’attention de Jeff. Après avoir vérifié l’état du chauffage (électrique) qui ne pouvait être tenu pour responsable, il s’agissait en fait, d’une simple fuite de gaz sans danger…
Plus tard dans la soirée, profitant de l’absence des gardes, le reste du commando arriva, sous l’autorité de Daniel en compagnie de France (cela va sans dire) et d’une nouvelle recrue (nom de code Cédric).
Mais Cédric se fera une joie de prendre la suite de cette aventure!
Non… Londres vient de m’informer par télégraphe que je devais terminer le récit! Tant pis pour vous…
Samedi :
L’alarrrrrme… vous connaissez la suite!
Petit Frühstück (pas de rappel cette fois pour Cédric) et départ sans les bonnes veilles tractions mais en train, qui avait un peu de retard.
Pardon, c’est Daniel qui était en retard suite à un caprice de sa part. Soi-disant qu’il ne voulait pas partir sans une deuxième paire de gants!
Arrivés sur place, surprise, nos amis croates avaient fini de peindre le premier tronçon avec un superbe bleu azur mais avaient aussi, laissé la porte ouverte en partant. Résultat : -15°. Un peu plus de monde sur les pistes et une attente beaucoup plus longue à la benne. Heureusement, Cécile avait son matériel !
Hors-pistes tous ensemble durant cette matinée avec de jolis passages, quelques boîtes (Xavier, si tu me lis!) et retour à l’auberge pour le déjeuner dans une pièce gentiment proposée par Gunther, l’ami de qui vous savez.
Après avoir mangé des horreurs, pardon, du saucisson, retour sur les pistes malgré l’estomac plombé pour certains. Neige de bonne qualité dans l’après-midi sous un beau soleil et retour en train. Où un contrôle de la police faillit tout compromettre. En effet, l’accent très médiocre de Cédric attira l’attention du Feldgendarme. Nous fûmes sauvés in extrémis par Xavier, grâce à sa tenue de camouflage qui intrigua encore plus le contrôleur.
De retour au gîte, Gunther attendait Thierry avec impatience et la salle de bar, pardon, la salle de bain était bloquée par des fûts de bière…
Repas musical, comme toujours, exposé sur les avalanches et l’orientation en langue étrangère puis une partie de cartes à 4 et à 5, une fois que Thierry eut fini de converser avec Gunther.
Une nuit paisible sans fuite de gaz (je crois)…
Dimanche :
Alarrrrrme…. Frühstück…chargement des valises et mobilité douce « mit dem Zug » ( en train) pendant une petite 1/2 heure.
Journée rando pour tous sur un beau versant avec environ 700m de dénivelé et un peu de monde sur les traces.
Un groupe à l’attaque devant: Thierry, Jeff, Xavier, Cédric et moi-même suivi de France et du groupe étau composé exclusivement de Cécile, bien fatiguée et poussée par Daniel.
Quelques pauses avant d’atteindre le sommet avec une très belle descente, en partie croûtée au début, occasionnant quelques chutes et une neige bien meilleur sur la fin sans (presque personne) cette fois.
Pique-nique dans une auberge où nous fûmes reçus « très gentiment » par le propriétaire ! 
Enfin, quelques pistes avant de reprendre le train et rejoindre Cécile partie draguer dans un bar. Des bises, des larmes de tristesse avant de quitter ces belles montagnes, ses habitants au sens de l’humour si particulier et de reprendre la route.
Auf Wiedersehen (au revoir) et prosit!
P-S:
Pour info, je vais vous parler si en avez encore la patience, de notre retour au pays du fromage levant.
Départ pour tout le monde prévu dimanche vers 18h00. Cependant, c’était sans compter sur des adieux poignants, émouvants et interminables entre l’aubergiste et Thierry. Finalement, c’est vers 19h00 que nous fûmes obligés de séparer les deux amis dans des cris de déchirements épouvantables.
Jeff prit le volant de la « Jeffwagen » mais rapidement, la fatigue se fît sentir, vraisemblablement en raison d’une chute dans la dernière descente occasionné par un bloc de glace qui se jeta sous ses skis.
Donc, il décida de passer le volant à Cécile qui ne cacha pas sa joie à l’idée d’apprendre à conduire. Jeff, surpris, s’arrêta à l’entrée d’un village dont j’ai perdu le nom pour passer le volant à Cécile, alors que Xavier et moi dormions à l’arrière.
Après une heure environ, Xavier et moi fûmes réveillés et intrigués par un groupe de personnes qui suivait à pied notre véhicule cherchant visiblement quelque chose à travers la vitre du véhicule. Je constatais alors avec effroi que nous étions toujours dans le même village et que Jeff tentait d’expliquer calmement comment passer la seconde à Cécile.
Xavier et moi-même décidâmes d’aller à la rencontre de ces braves gens et ne pas gêner Jeff dans son enseignement, mais qui semblait visiblement inquiet un peu tout de même. Ces personnes étaient en fait, un groupe de pensionnaires de la maison de retraite voisine qui étaient intrigués par la tenue (très discrète) de Xavier.
A peine sortis du véhicule, ces personnes se jetèrent sur Xavier, ravi enfin de l’effet produit par sa tenue, du moins pensait-il!
Certaines de ces personnes, dans la bousculade, firent une chute, d’autres, ne comprenant rien aux propos de Xavier, coururent à l’aide de leurs déambulateurs jusqu’à l’hospice afin de récupérer le matériel auditif oublié dans la précipitation.
Xavier, armé d’un stylo pour signer des autographes, se rendit compte bien tard que les braves gens pensaient que Xavier était un conseiller commercial de la caisse d’Epargne. En effet, quelle personne, même avec une forte cataracte où des verres à fort grossissement ne pouvait manquer cet énorme logo imprimé sur sa veste. Faisant barrage de tout mon corps afin de protéger mon camarade de ces personnes qui demandaient de répéter son nom en permanence à cause d’un Alzheimer prononcé, nous décidâmes, face au danger, de regagner la voiture qui était à quelques pas seulement.
Cécile, voyant poindre les risques, parvint à passer la seconde, sous les applaudissements nourris des habitants du village réveillés par tous ces bruits et finit par nous sortir de cet épisode qui ne laissa pas Xavier sans amertume.
Jeff, surveillant le compteur qui frôlait déja les 37 kms, décida de reprendre les commandes de sa voiture craignant pour sa boîte de vitesses qui commençait à sentir le chaud, malgré l’insistance de Cécile qui souhaitait (dans l’euphorie) passer la 3ème. Jeff parvint à lui faire prendre conscience de l’heure tardive et que le soleil se levait déja.
Enfin, nous atteignîmes Nancy bien fatigués par tant de péripéties.
Principales descentes effectuées :
- Gafallen-Unteralp
- Guspiss
- Geissberg
- Felsental
- Grossboden
- Et la rando du dimanche matin : Le Pazolastock
- 3×3 au Dolent - 17 mai 2024
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- Fin de semaine là-haut - 23 décembre 2023
