En cette fin de juillet, Cécile et Laurent faisaient avec nous leur premier voyage à vélo (en autonomie). Ils vous racontent…
J1: Rendez-vous de 9 cyclistes du groupe au camping de Liverdun et le mot du jour qui deviendra notre leitmotiv, revient à Fred : « Bon … On y va quand ? ».
Etape d’échauffement vers Pagny sur Meuse après un pique-nique autour de la cathédrale de Toul . Guidé par Thierry et son GPS avec la carte OpenStreetMap intégrée, nous arrivons, après nos premiers km en bord de canal, à l’hôtel des Portes de Meuse (aucun camping dans le secteur) où notre hôte nous sert notre première bière et un excellent repas.
J2: Marie Ange démarre très fort, au petit déjeuner, avec une petite question a priori anodine « Ça se passe comment le camping ? » Cela a plongé notre Sébastien organisateur dans une certaine perplexité, mais heureusement, Marie Ange pu compter sur la gentillesse et l’hospitalité de Marie Noelle pour ne pas se retrouver STF ( Sans Tente Fixe) … Nous voilà donc partis vers le camping de Bar Le Duc où, à peine les tentes installées, on profite de l’hospitalité de Jeff & Mélanie autour d’un BBQ où se sont invités quelques membres d’Oxygène n’habitant pas très loin.
J3 : Départ de Bar le duc par le canal avec comme destination les environs de Vitry le François . Après plusieurs km sur les rives presque désertes du canal , notre pique-nique est l’occasion d’une halte à Revigny dans un parc au bord de l’Ornain et Marie Noelle qui n’est pas venu les sacoches vides fait des heureux quand elle demande : « Qui veut des quetsches ou des tomates du jardin? ». C’est ça aussi le vélo itinérant : le retour à des joies simples de se reposer un peu pour manger et boire frais.
D’ailleurs , nous repérons une terrasse ombragée à côté de la gare et chacun prend une consommation avant une après midi qui s’annonce très chaude pour l’étape la plus longue. Pas de mot du jour ici car cette étape nous laisse tous cois quand l’aubergiste nous demande : « Qu’est-ce que vous me donnez si je remplis vos gourdes ? !!!! » Que répondre … ?? Fred finira par calculer qu’à 5 euros le m3 d’eau potable, le service demandé n’aurait pas excédé un centime … !! Le bar s’appelle chez Tom et Marco, un peu de pub en passant 🙂
Heureusement , la ballastière de Contrisson nous a offert quelques km plus loin une belle baignade avec douche et robinet à volonté. Cette pause nous a fait arriver bien tard au camping de la Ferme du Mont Moret à Coudemanges, où un beau corps de ferme nous plonge dans une ambiance bucolique entourée de familles hollandaises. Nous étions attendu pour un repas en plein air au milieu de la cour : magique !
J4: L’étape est courte vers Chalons en Champagne (renommé Chalon sur Marne), mais le vent de face fait que nous sommes bien contents d’arriver au camping municipal. Sébastien en homme moderne garant de la bonne organisation du séjour demande à chacun : « Vous avez quelque chose à laver ? » . On peut ainsi mutualiser une lessive et aller le soir, en sentant bon le savon, découvrir un restaurant indien recommandé par Thierry. Rentrer en vélo à la fraîche est bien agréable même si Thierry, qui a laissé son vélo en réparation, va presque aussi vite que nous à pied . La nuit le lampadaire allumé non-stop au pied de notre tente, puis les tourterelles omniprésentes dans la plupart des campings contribuent largement à faciliter un réveil naturel matinal …
J5: France nous rejoint de bon matin avec les croissants, nous allons donc rouler à 11, est ce bien raisonnable en ces temps troublés? Nous quittons Chalons et la monotonie du canal pour attaquer la montagne de Reims et sa forêt ( le faux de Verzy est proche ). Toujours aussi peu de monde sur notre route et les bistrots de pays se font rares mais nous buvons un improbable café soluble dans un bar avant une grande descente jusqu’aux vignobles de Moët et Chandon. L’arrivée se fera par des chemins de vignobles caillouteux peu confortables pour les « p’tits pneus » mais c’est ça ou la circulation intense le long de la départementale. Ces aléas confirment que le périple de Nancy à la mer est un circuit de précurseurs !
Arrivés à Taissy, nous avons opté pour un hôtel 1ere classe faute de camping : Mauvais choix, sauf à considérer cette étape, comme une expérience sociologique entre familles relogées par les services sociaux, migrants et équipes de chantiers en transit … La restauration dans une zone d’activité en période Covid n’est pas non plus une expérience indispensable mais le Buffalo Grill nous permet de nous retrouver autour d’un apéro convivial . Sacha a renoncé à demander : « Vous faites du thé glacé maison ? » et le lendemain le buffet du Campanile s’est transformé en plateau de cantine avec masque et distanciation …
J6: Etape de Reims vers Presles et Bosves. Nous quittons l’hôtel pour entrer dans Reims quand après quelques minutes, je me demande : « Où est ma carte bleue… ? » . Réponse après un demi-tour express sur 3km de retour à l’hôtel : Sous l’oreiller ! Mais Laurent et moi retrouvons le groupe pour une halte vers la cathédrale gothique : sa rosace magnifique , l’ange qui sourit meurtri en 14 mais aussi le lieu de la réconciliation franco-allemande entre De Gaulle et Adenauer.
Après avoir déjeuner à Pontavert, nous prenons un café en pleine campagne sur un lieu de tournage pour « les mariés » de TF1. Ambiance différente quand nous écoutons Marie Ange chanter la « chanson de Craonne » symbole du ras le bol en 1917 des jeunes soldats envoyés comme chair à canon par Nivelle. Nous empruntons le Chemin des Dames marqué d’un liséré bleu en souvenir des poilus. Ce jour étant un jour de canicule, tout le monde est d’accord pour visiter la Caverne du Dragon, 40 mètres sous terre, où près de 200 soldats sont restés pour garder les positions.
Plus loin, plus tard, la chance nous sourit car nous tombons pile en arrivant sur le seul resto de pizza au village voisin du camping et le chef nous apprend que c’est la veille de ses vacances !
J7: Etape vers Chiry Ourscamp, entre Compiègne et Noyon, au camping bien nommé « la montagne » car en haut d’une côte ! Cette étape est celle des premières réparations, avec le dérailleur de Thierry pour démarrer puis la crevaison de Marie Ange qui a la bonne idée de la faire dans la cour d’un haras magnifique offrant un peu d’ombre le temps de trouver la bonne chambre à air …
En bon organisateur Sébastien a choisi un camping avec piscine ce qui est bien apprécié par tous car le mot du jour revient à Joelle qui, inquiète des infos de canicules relayées par les medias, demande plusieurs fois : « Il fait quelle température demain ? » Revigorés par cette baignade, nous reprenons frontales et gilets jaunes pour aller diner à 5 km de là …
J8: Nous quittons le camping en passant devant le château Mennechet sérieusement endommagé durant la seconde guerre mondiale, une bâtisse construite par un riche bourgeois pour son épouse. Après avoir franchi l’Oise et son canal latéral, nous longeons maintenant le canal du Nord pour arriver enfin à la Somme canalisée qu’on ne quittera plus jusqu’à son embouchure. Nous roulons ensuite vers Péronne sous un soleil de plomb et une France rurale qui manque cruellement de buvettes …
Nous piqueniquons le long du canal, marquons une pause sieste et repartons malgré la chaleur et remplissons une nouvelle fois nos gourdes dans un château accueillant avant d’arriver assoiffés au camping : L’accueil est sympa avec fauteuils, glaces, coca et lieu de pêche mais c’est là que Laurent se demande : « Où est le p’tit porte-monnaie rouge ? », celui là même qui contient la caisse commune… Après quelques longues minutes, il le retrouvera dans une poche mais comme quoi l’itinérance est un combat perpétuel pour ne pas perdre ses affaires … Nous réservons un restaurant pour 11 sur la place principale et faisons le tour de l’historial pour digérer : un beau bâtiment réputé mais hélas fermé pour cause de travaux et de protocole Covid .
J9: Nous traversons le « pays des coquelicots » dédié aux combats de la Somme et passons à Cappy, lieu où fut tué le « baron rouge » pilote allemand redoutable. Après un pique-nique sympa sous un mirabellier le long du canal, Mireille trie, gère notre poubelle de pique-nique et demande au voisin : «Vous avez du compost? ». Nous repartons pour nous arrêter aussitôt à la maison éclusière tenue par une dame charmante qui travaille aussi pour l’office de tourisme. Le chemin est bien balisé et beaucoup plus confortable que les canaux précédents. Nous arrivons le soir à Sailly le Sec, dans un Camping 4 étoiles avec piscine et port du masque obligatoire mais vente de boisson impossible pour cause de Covid … et le soir Fred et Laurent s’improvisent cuisinier et c’est pasta party à volonté ! Heureusement : Sébastien a acheté de la tisane « nuit câline »
J10: via Amiens vers Long. La matinée démarre bien et se termine par notre arrivée aux Hortillonnages d’Amiens via le chemin de halage. Coup de chance, nous arrivons juste à temps pour prendre place dans une barque et découvrir cet écosystème très particulier qui a résisté à tout et même au confinement ! Ensuite nous faisons un détour par la cathédrale âgée de 800 ans, comme celle de Metz : l’ange qui pleure et les hauts reliefs valent le détour. Mais nous ne nous attardons pas car le temps menace et c’est sous la pluie que nous terminons l’étape. Pour la première fois nous installons les tentes rapidement avant qu’il ne repleuve. Pour manger pas trop loin, il n’y a que « chez François » mais pas de bol : c’est fermé ! Heureusement il y a tout de même un plan B et nos 11 pizzas arrivent livrées (sans bières mais avec du coca) et surtout un dernier rayon de soleil !
J11: Le soleil est là de bon matin et permet à nos tentes de vite sécher. C’est un grand jour car après 11 jours de vélo, nous allons enfin voir la mer ! La vallée de Somme est mieux aménagée que les canaux empruntés précédemment et c’est très confortable avec de magnifiques étangs de part et d’autres. Nous faisons une pause à Abbeville où une employée de la SNCF très sympa nous arrange notre retour prochain avec un tarif de groupe très intéressant (50 € par personne pour aller de la Baie de Somme à Nancy). Ce détail réglé, nous reprenons la route après un pique-nique café et un passage devant le beffroi. Notre arrivée à Saint Valéry sur Somme nous permettra de voir enfin la mer (enfin presque car non seulement la baie est pas mal ensablée mais en plus c’est marée basse), et après notre installation au très agréable camping la Safrière, nous faisons enfin notre entrée au Crotoy, objectif final du voyage. Pour fêter ça, nous allons déguster poissons et fruits de mer ‘à la bonne franquette’ et nous rentrons au camping sous la pleine lune rougeoyante. Pas de bain de minuit mais, à la place, Mélanie demande : « Qui veut une tisane à la menthe ? »
J12: . Après un petit déjeuner sur l’emplacement de camping de Jeff et Mélanie venus passés quelques jours de vacances dans la coin, nous partons à 13 avec Kiki le chien pour la découverte de la côte ouest de la baie. Par malchance ou malveillance, une boite de punaise va donner du travail aux mécaniciens du groupe avec cinq crevaisons instantanées à déplorer mais le Ski club Oxygène assure: après mutualisation de quelques chambres à air à petite ou grande valve et différents diamètres, le groupe peut repartir pour un pique-nique à la pointe du Hourdel où nous retrouvons Brigitte venue elle aussi passer quelques jours dans le coin. C’est fort joli mais la SNSM confirme que la baignade y est interdite et ils nous conseillent de poursuivre jusque Cayeux par la voie blanche. Ils avaient juste oublié que cet itinéraire cyclable était en travaux (pas mal en période estivale :-(…donc interdit sur la fin ce qui n’empêchera pas Thierry et Sacha de passer et d’arriver avant nous sur la plage. Le groupe se partage alors entre café, observation des phoques que l’on devine au loin et baignade pour les courageux qui osent affronter les galets en pente. Il y a beaucoup (trop) de monde et après avoir traversé une France rurale presque déserte, nous sommes plutôt contents de retourner à notre petit camping dans les terres où nous testons la baraque à frites.
J13: Notre seconde journée en baie de Somme s’oriente vers la côte Est : après une halte à la supérette locale où Fred et Sébastien constituent un duo de choc bien réglé, nous entamons la découverte de la côte Est jusque Quend-Plage-les-Pins ( prononcer «Quin » ). Le paysage est bien différent et fort joli, cela ressemble aux Landes. Ceci dit, en approchant de la mer, un premier « funpark », la foule, le soleil de plomb et le protocole Covid nous maintiennent loin de la plage et nous pique-niquons à l’ombre des pins avant de squatter la seule terrasse qui reste ouverte après 16h. Certains profitent de la marée haute pour aller se baigner et nous reprenons la route avec un passage plus ou moins volontaire dans le parc du Marquenterre, réserve ornithologique protégée où nous suivons Thierry qui demande à Sacha : « Ça passe ?» malgré les panneaux passage interdit ! Joëlle met l’ambiance en nous racontant des passages de « Blair witch ». Nous sortons finalement tous de cette parcelle interdite (pourquoi est-elle interdite au fait ?) et notre itinéraire nous permet de revoir le Crotoy de jour à marée basse avec ses immenses étendues de sable où certaines familles peuvent maintenant se mouiller les pieds. On aura quand même fait de nouveau une cinquantaine de bornes à vélo.
J14: Comme toute les bonnes choses ont une fin, c’est le départ vers la gare pour le voyage de retour. Premier challenge de la journée, faire tenir tous les vélos dans le TER, challenge réussi non sans quelques positions inconfortables voire suffocantes avec le port du masque vu la chaleur ambiante dans des wagons mal (pas ?) climatisés. La correspondance à Paris, gare du Nord-gare de l’Est s’est plutôt bien passée nous permettant même un petit test des nouvelles voies cyclables parisiennes et autre sens uniques autorisés aux cyclistes à contre sens des voitures. Une pause au canal Saint-Martin nous permet de souffler un peu et de rencontrer à Paris une serveuse fort souriante et agréable ! Réhydratés, nous pouvons aborder la seconde épreuve, celle du TER Paris-Nancy mais là, le pire nous attend: aucun agent SNCF n’est disponible pour nous aider et s’il n’y avait pas eu quelques costauds dans le groupe, on n’aurait eu bien de la peine à monter à bord avec nos vélos à sacoches que l’on est supposé accrocher à 2 crochets dans un espace ridiculement petit, ce après avoir franchi des marches énormes totalement inadaptées. Je ne parlerai pas des wagons sans clim’, du manque d’informations en gare de Nancy et des rampes supposées aider les vélo dans l’escalier qui sont posées si près du bord qu’elles sont inutilisables…ou plutôt si, parlons-en, si cela peut permettre à la SNCF de se mettre à la page de ses voisins allemands, suisses ou luxembourgeois !
Ceci dit, nous comptons bien récidiver et retrouver Oxygène à vélo, à pied ou à ski alors merci à Sébastien et Thierry pour la préparation, le guidage, la patience et merci à tous pour les moments de partage et de rigolade qui ont estompé la monotonie du canal, égayé les repas et adouci les bosses des mauvais chemins car « Ce n’est pas le but qui compte, c’est le chemin ! »
La trace du voyage :
- La p’tite Transju à vélo - 4 juin 2024
- La Mer à Vélo - 16 août 2020
- Les premiers froids de l’hiver à Oberiberg - 30 décembre 2009
6 Responses
Bonjour
Quel beau voyage!
Pouvez vous m’envoyer la trace GPX, cela nous interesse fortement?
En vous remerciant par avance
Sportivement
Anne ROMARY
Vous pouvez télécharger la trace en cliquant sur la petite flèche verte qui se trouve au dessus de la carte interactive.
Super bravo avec mon Épouse on a aussi fait le même genre de vacances mais sans la tente
Merci Cécile. Et tu n’as rien oublié 🙂 , tout y est, anecdotes, géographie, culture … Bravo; tu es retenue pour faire le compte rendu du prochain voyage 😉 Bises
BRAVO AUX CYCLISTES ET MERCI POUR CE COMPTE RENDU
DES PUNAISES SUR UN CHEMIN CYLCLISTE C’EST UNE VACHERIE !…MAIS IL EN FAUT PLUS POUR STOPPER OXYGENE !
JE NE CONNAIS PAS BIEN LA TISANE DE SEB ( NUIT CALINE ?? ) …JE PREFERE RESTER AU CHOUCHEN !
AMITIES DE L’OUEST
Bon … On repart quand ?