Ce n’est pas un scoop : le matériel de ski est (trop) cher et les saisons de skis de plus en plus courtes, donc effectivement en matière de skis, de chaussures, la question de la location peut être une alternative.
Acheter ou louer ? La question se pose inévitablement et au lieu d’y répondre à votre place, on vous propose, dans un premier temps, une série de 4 questions à se poser avant de faire son choix. Dans un second temps, on vous donne quelques pistes pour savoir où louer, où acheter. On n’a (encore) reçu aucun pots de vin, c’est juré. Enfin, on aborde le délicat problème du matériel de ski de randonnée.
Mais, même si on a vu passer quelques centaines de skieurs à Oxygène, on n’a pas la science infuse, alors n’hésitez pas à vous fendre d’un petit commentaire (en bas de cette page) si vous pensez qu’on a oublié un truc, on l’intégrera à une future mise à jour de l’article.
Combien de jours de ski par an ?
Ben oui, il faut peut être commencer par se poser cette question toute bête. Si comme beaucoup de skieurs, vous n’avez la chance de skier qu’une semaine par an, la balance va fortement pencher vers la location. Ensuite si ce nombre de jours augmente, il va falloir se poser la question de l’achat car forcément le niveau, lui aussi va grimper avec des exigences nouvelles. L’achat du matos pourra alors se faire de façon progressive, avec en premier les chaussures (voir plus bas sur cette page).
Il n’y a pas que le nombre de jours qui comptent mais également la fréquence, car aller skier 2 fois une semaine est très différent d’aller skier une semaine dans les Alpes et compléter par quelques dimanches ou wek-ends dans les Vosges par exemple. Une location à la journée revient toujours plus cher au prorata qu’une location à la semaine et commencer un dimanche au ski par une heure à la loc n’a rien de très rigolo.
Quel âge a le skieur ?
Le choix d’un ski dépend de la taille, du poids, et du niveau de ski du skieur et bien sûr de la catégorie de ski choisie(loisir, compet, freeride, etc..).
Taille, poids et niveau de ski évoluent très vite chez les enfants et les ados donc acheter un ski avant, grosso modo, 17/18 ans implique à coup sûr être obligé de changer la saison suivante. Il faudra donc faire un savant calcul et intégrer le fait que les skis sont des objets difficiles à revendre, à moins de vraiment casser les prix et encore.
Il faut penser également que skier avec un ski un peu court n’est pas forcément un problème insurmontable pour un jeune mais pour ce qui est des chaussures c’est impossible (encore que je me souviens avoir entendu nos parents dire aux vendeurs « les chaussures de ski des gamins, c’est une saison trop grand, une saison bien et la troisième un peu court », il faut préciser que les chaussures étaient en cuir à l’époque, ce qui n’empêchait pas d’avoir de bonnes onglées un an sur 3 ;-). Donc si pour un jeune, on pense pouvoir lui acheter une paire de skis qui va durer plusieurs saison, le problème du réglage de la fixation va forcément se poser avec peut être l’obligation de la déplacer en reperçant, ce qui n’est jamais très bon pour la solidité du ski.
Et l’entretien ?
Quand on loue du matériel, le loueur doit vous proposer du matériel en bon état. Pour les chaussures il faut jeter un coup d’oeil à l’intérieur du chausson, des traces d’usures ou de tassement de la mousse du chausson ne sont pas bon signe. Pour les skis, vérifier les semelles, elles doivent être sans rayures importantes, ne pas être « blanches » (signe d’une semelle pas fartée depuis longtemps), les carres doivent être brillants et affûtés (lorsque on passe l’ongle du pouce perpendiculairement au carre ça doit rayer l’ongle, attention ça coupe !). Les fixations doivent se fermer et s’ouvrir sans à coup et être réglées correctement mais depuis quelque temps les loueurs sont sensibles à cet aspect sécurité qui pourrait engager leur responsabilité en cas d’accident.
Quand on achète du matériel il faut l’entretenir. Pour les chaussures la seule chose à faire est de sécher le chausson le plus souvent possible. Le plus simple est de l’extraire de la coque et de le placer près (mais pas trop) d’une source de chaleur, radiateur ou cheminée ou simplement au soleil. Si c’est pénible de le sortir, ce qui est souvent le cas, la solution du papier journal bourré dans le chausson jusqu’au lendemain matin est un vieux truc assez efficace. Mais il y a aussi une chose importante à faire à chaque fois qu’on sort de ses chaussures, c’est refermer tous les crochets, sans serrer trop fort, ça maintient durablement la forme du plastique et du coup le confort et la tenue.
Pour les skis qui vous appartiennent, l’entretien est plus compliqué, il faut les farter le plus souvent possible, affûter les carres régulièrement sans attendre qu’ils soient trop abîmés, boucher les trous. Autant de manips qui ne s’improvisent pas mais à Oxygène, on a le matos, qu’on peut vous prêter et les compétences, qu’on peut vous transmettre et pour ceux qui aiment les tutos, mais pas que, on à ça aussi : comment farter vos skis.
Pour les fixations, il y a assez peu d’entretien si les skis sont entreposés dans un endroit sec mais il faut savoir les régler, ce qui fera l’objet d’un prochain article.
Le problème du transport
Transporter son matériel de ski dans sa voiture n’est pas forcément simple surtout si on est nombreux dans la dite voiture. Les solutions de la petite trappe dans le coffre pour glisser les skis entre les sièges marchent bien pour une ou deux paires de ski de fond mais les difficultés arrivent dès la première paire de skis de freeride bien larges. Mettre les skis sur une galerie de toit est possible à condition de bien emballer chaque paire dans une housse étanche (ce n’est pas le cas de toutes les housses !) car le sel utilisé pour déneiger les routes attaque tout ce qui est métallique, fixations et carres. Le coffre de toit est donc la solution idéale mais bien vérifier le nombre de paires qu’il peut contenir en réalité. Y ranger les skis en moins d’une 1/2 heure demande autant d’entrainement que boucler un rubik’s cube en moins d’une minute.
Pour les propriétaires de fourgon il y éventuellement la solution Danielus Coffre, du sur mesure, réalisé à la main, avec des produits nobles, par un orfèvre au pied du Ballon d’Alsace, mais le Danielus Coffre n’est pas en vente libre malheureusement et seuls deux exemplaires existent de par le monde.
Une fois tous ces critères examinés et qu’on s’est décidé soit pour une location, soit pour un achat, il faut passer à la deuxième question : où louer , où acheter ?
Où louer son équipement de ski ?
Là aussi, la réponse demande réflexion. Louer, en station, pour une semaine est sans doute la solution la plus pratique, rien à transporter ni à l’aller, ni au retour, on peut même se payer le luxe de venir en train ou en Blablacar (demandez conseil à Christian, chez nous, c’est LE spécialiste). En cas de soucis avec une chaussure trop petite ou un ski pas assez accrocheur, rien de plus simple que de passer faire l’échange entre la fermeture des pistes et l’apéro. Pour économiser un peu sur le prix, on peut se renseigner auprès de l’hébergeur qui a souvent quelques adresses à vous conseiller où vous ne payerez pas le prix affiché. De plus le matos est souvent récent car la fréquence de location fait que le parc est changé régulièrement, donc du matos souvent tout neuf à Noêl, un peu plus amorti à Pâques. Il est parfois possible, en fin de saison notamment, de négocier l’achat des skis ou des chaussures qui vous ont plu durant la semaine.
Il y aussi pas mal de solutions sur internet, skiset est le plus connu mais ce n’est pas le seul, qui en réservant à l’avance vous fera gagner quelques sous et surtout beaucoup de temps car votre matos vous attendra à l’arrivée.
Mais si vous souhaitez skier où et quand vous souhaitez, à l’occasion d’un week-end de ski organisé par Oxygène par exemple, la location à la saison s’impose, plus pratique, coût à la journée moins cher et la plupart du temps il est possible de changer lorsqu’une chaussure fait mal aux pieds par exemple. Le magasin SPECK à Bitschwiller les Thann voit passer régulièrement des skieurs d’Oxygène. Plus vous vous y prendrez tôt, plus large sera le choix.
Où acheter son matériel de ski
Entre les magasins en station, les grandes chaînes multisports, les sites web, les bourses aux skis, les sites de revente entre particuliers comme Le Bon Coin par exemple, les groupes Facebook dédiés, il y a le choix !
Sans vouloir forcément généraliser, acheter en station coûte cher même lorsqu’il s’agit des liquidations de fin de saison, souvent bidon. Pensez bien que la cible visée est d’avantage la clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat. il y a néanmoins quelques contre exemples, renseignez vous auprès des locaux.
Dans la catégorie des grandes chaînes multisports, où il ne restera bientôt plus que l’enseigne Décathlon, il faut distinguer selon la région. Plus on va se rapprocher des Alpes, plus le choix sera grand, plus les vendeurs seront qualifiés. Vouloir acheter ses skis au Decath de Rennes n’est peut être pas une bonne idée, par contre au Mountain Store de Sallanches c’est déjà nettement mieux. Dans le même genre il y a aussi Le Vieux Campeur, créé en 1941, c’est dire s’il est vieux. Un choix de malade, généralement des vendeurs compétents mais ne vous attendez pas à ce que les prix soient cassés. Pour les lorrains, le plus proche est à Strasbourg mais celui de Paris vaut le détour.
Sur le web, le nombre de sites de vente en ligne a explosé et la politique commerciale est généralement agressive avec une newsletter dans votre boîte mail tous les 1/4 d’heure si vous avez eu le malheur, un jour, d’acheter une paire de gants sur leur site. Il y a des affaires à faire c’est certain car les économies d’échelle pour ces magasins sont considérables, moins de surface de vente à stock égal, un achat qui ne monopolise pas un vendeur pendant une heure, etc…Pensez quand même qu’en cas de problème, défaut, casse, réglage, ce sera bien plus compliqué à gérer.
Les magasins loin des montagnes ne sont plus très nombreux mais ceux qui subsistent sont souvent gérés par des passionnés qui connaissent bien leur boulot et s’ils ont survécu ce n’est pas un hasard. A Oxygène on a souvent à faire à Speck Sport à Bitschwiller les Thann et Chullanka à Moulins les Metz et on pourrait vous raconter toutes les situations compliquées qu’ils ont géré pour nous: fixations à adapter, pièces de rechange impossible à trouver ailleurs, dépannage de dernière minute, etc.. Une relation de confiance entre vendeur et client c’est aussi un truc qui s’entretient.
Les bourses au ski sont une bonne solution pour acquérir du matériel d’occasion mais pas que, puisque certains magasins en profite également pour liquider leur fins de séries, du matos neuf à prix cassé bien souvent. Par contre le choix est forcément limité, l’état parfois assez lamentable, donc il vaut mieux bien connaître les produits mis en vente.
Les Trocathlon sont un genre à part, puisque organisés avant chaque hiver par l’enseigne Décathlon.Il y a parfois quelques affaires à faire, notamment dans le matériel pour enfant. Avec un peu de chance il y a un vendeur du rayon ski qui filtre un peu le matériel mis en vente et les prix demandés, ce qui n’empêche pas parfois de voir en rayon des équipements de conception totalement dépassés (on a quelques anecdotes dans le genre) qu’on va malheureusement retrouver aux pieds des skieurs de club qui ont cru faire une bonne affaire.
Quant aux sites web comme Le Bon Coin par exemple, on trouve parfois quelques occasions intéressantes mais il faudra de toutes façons se déplacer pour constater l’état du matériel. Il faut donc intégrer le coût en essence, le temps passé pour peut être découvrir du matos un peu moins neuf que sur la photo et rentrer sans avoir fait affaire. Plus récemment sont apparu des groupes Facebook dédiés à la vente de matériel d’occasion comme par exemple vente privée matos de ski / snow ou bien Le Bon Coin Du Ski de Rando spécialisé comme son nom l’indique dans le matos de ski de rando. La très grande facilité de mettre un article en vente, la possibilité pour tout un chacun de poser des questions, commenter et la facilité d’être en permanence au courant des offres est un vrai plus qui concurrence sérieusement les sites spécialisés comme Le Bon Coin. Mais là aussi, il y a de tout, du bon, du moins bon et de toutes façons il faudra généralement se déplacer et il faut être réactif car lorsqu’il y a des bonnes affaires, elles partent vite.
Si vous devez acheter quelque chose, prenez déjà les chaussures !
Pourquoi les chaussures ? Tout simplement parce que c’est l’élément le plus compliqué à choisir dans la panoplie du skieur. On peut toujours s’adapter à une paire de skis, à une paire de chaussures c’est beaucoup moins vrai. Dans la chaleur du magasin, assis sur un banc, avec devant vous un vendeur qui vous cause flex, chausson thermoformé ou injecté, réglage du canting, etc.. c’est parfaitement impossible de deviner si cette paire de pompes ne va pas vous broyer les pieds au bout de 3 descentes ou dès qu’il va faire un peu froid.
Les chaussures ça ne s’achète pas n’importe où. Pas sur internet déjà car impossible d’essayer et vous risquez de passer votre vie à la poste à renvoyer des modèles qui ne vont pas, on oublie la solution qui consiste à aller dans un magasin essayer des pompes pendant des heures en monopolisant LE spécialiste chaussure pour ensuite noter le modèle et la taille et passer commande chez un machinshop ou un trucgliss, pas très cool comme méthode pour le magasin qui vous a reçu et qui ne fait pas que se faire des marges de folie sur votre dos. Acheter en magasin, dans un magasin sérieux c’est aussi pouvoir revenir pour, si nécessaire, et ça l’est souvent, ajuster un chausson, gonfler une coque ou bien changer un crochet qui a cassé. C’est assez rare qu’une chaussure ne nécessite pas quelques ajustements, tous les pieds sont différents.
Alors comment choisir son magasin pour acheter ses chaussures de ski ? Le premier critère c’est bien évidemment la taille du stock, avant de trouver chaussures à son pied il faut en essayer beaucoup, à moins de tomber sur un magicien (voir plus loin). Ensuite l’idéal est de pouvoir louer pour plusieurs jours la chaussure qui vous convient, c’est donc plus pratique quand le magasin est dans la station où vous passer vos vacances. Mais on connaît également des magasins, pas loin de chez nous en Lorraine qui font de la location (Speck Sport à Bitschwiller les Thann, Chullanka à Moulins les Metz). Si, en vous baladant dans les rayons du magasin vous voyez une ou plusieurs machines qui ressemblent un peu aux pupitres qu’on utilise pour des conférences, dites vous qu’il y a de la compétence pas loin en terme de ski boot fitting, c’est comme ça qu’on nomme ces spécialistes de la chaussure de ski.
Et puis si vous cherchez un magicien du pied et que vous avez l’occasion de passer dans la vallée de Chamonix, que vous avez un peu de temps devant vous (on ne choisit pas une paire de pompes en 5 minutes) arrêtez vous à Argentière devant le magasin Sportech et demandez Jean Michel, c’est le patron. Montrez lui simplement vos pieds, dites lui le genre de ski que vous pratiquez, ensuite regardez le monter sur son échelle et extraire un carton de la pile, il y a de fortes chances que ça soit la bonne. Il y a pas mal de skieurs du club qui ont testé et les résultats sont impressionnants.
Un dernier conseil : évitez l’occasion pour les chaussures. Même si on voit dans toutes les bourses aux skis des chaussures qui ont encore l’air très bien de l’extérieur, dites vous bien que le chausson s’est déformé selon les contours du pied de l’ancien propriétaire et, encore une fois, on a tous des pieds différents !
Et les bâtons ?
Ben oui, il faut des bâtons ! Pour ce qui est de la location, il sont toujours proposés avec les skis, ils sont parfois télescopiques ce qui est un plus si votre mono vous dit que vos bâtons sont trop courts et que le lendemain un autre mono vous dit qu’ils sont trop longs. Les télescopiques sont un plus également dans le cas d’un achat surtout pour un jeune qui pourra adapter la taille de ses bâtons en même temps que sa croissance. Il n’y a aucun entretien pour les bâtons, il faut juste vérifier que les rondelles ne vont pas se sauver car c’est plutôt embêtant, surtout en neige profonde.
Et le casque ?
On ne se pose plus la question désormais, un casque est indispensable pour pratiquer le ski. Ca se loue bien sûr, mais sauf pour les enfants qui ont encore la tête qui risque de grandir, acheter un casque ne constitue pas un investissement important et ça ne s’use guère à moins de sauter des barres rocheuses tous les week-end et arriver la tête en bas, mais à ce rythme là, il n’y a pas que le casque qui va s’user…
Matériel de ski de rando, achat ou location ?
On va trouver le même questionnement que pour du matériel classique mais avec des caractéristiques encore plus compliquées. Le matériel de ski de rando comprend ski et chaussures mais à celà s’ajoute couteaux et peaux de phoques. Les couteaux sont différents d’une fixation à l’autre et leur taille est tributaire de la largeur du ski. La peau de phoque doit épouser parfaitement la largeur du ski sur toute la longueur.
Conclusion que ce soit pour de la location ou de l’achat il faut tout choisir en même temps, et le tout fait une belle petite somme qui frise vite, voire dépasse le millier d’euros ! Donc à moins d’être un acharné du ski de randonnée et de projeter sortir fréquemment, la solution de la location est la plus raisonnable, au moins dans un premier temps.
Mais louer n’est pas si simple, car, même dans les stations alpines, tous les magasins ne possèdent pas toujours ce type de matériel ou alors n’ont pas un stock énorme. De plus, les départs en ski de rando ont généralement lieu de bonne heure, avant l’ouverture des magasins, ça pose donc le problème de la première journée. Dans la région nous avons la chance d’avoir quelques loueurs sérieux avec un peu de stock comme Speck Sport à Bitschwiller les Thann et Chullanka à Moulins les Metz et si vous dites que vous sortez en rando avec nous, vous serez bien reçus :-))
Note à l’intention des responsables des 2 magasins cités ci-dessus : « je vous passerai mes coordonnées bancaires pour le virement, en message privé, sur simple demande 😉 »
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