Enfin le jour J est arrivé. L’ambiance est fébrile à la Finca et la tension palpable. D’ailleurs certains fuient à la plage la plus proche pour décompresser. Vers 12 heures, l’expédition quitte le camp de base pour le camp 1, où nous partageons un dernier pique-nique en commun avec les enfants qui se sont dévoués pour garder les grands qui ne voulaient pas tenter l’ascension. Nous sommes donc 2O à partir en direction du refuge Altavista.
Dans la montée, pas moyen de marcher sur les œufs du Teide, nous les contournons puis attaquons un p’tit raidillon. Avec l’altitude le souffle devient plus court. Pour Isabelle, un phénomène étrange se produit : son cœur qui battait dans ses gencives ne bat plus nulle part. C’est grave ça docteur ?
Nos efforts sont récompensés par le confort du refuge et par la cuisine du chef. Quelques courageux ont monté des bouteilles qui sont bien appréciées. Marie Lyse crée la surprise en sortant un kouign aman de son bonnet (mal digéré par Sophie qui fera croire que c’est le mal des montagnes…).
L’ascension débute vers 5 heures du matin car nous avons prévu d’être au sommet pour le lever du soleil. Bravant la nuit et des rafales de vent à nous coucher par terre, nous parvenons au sommet pour les premiers rayons. Le cratère du Teide et ses fumerolles de souffre sont à nos pieds… Expédition réussie à 100% : tous les 20 au sommet. Nous tenons bon là-haut malgré un vent à décorner nos bonnets pour voir le jour se lever sur l’ensemble de l’archipel. Dire qu’en bas, les enfants vont se préparer pour aller se baigner dans la mer…
Grisé par cette réussite, nous tentons d’ouvrir une nouvelle voie pour la descente en passant par le {{Pico Viejo}}. Après un passage assez ludique dans les blocs de lave, nous parvenons au fameux cratère. Puis notre tentative tourne à la débandade sur les pentes inférieures du volcan, restées il est vrai très sauvages.
Djoul, notre instit, a beau crier qu’elle ne veut voir qu’une seule tête, le groupe s’éparpille dans tous les sens. Pensez donc : Thierry a eu le malheur de prononcer cette phrase rituelle à Oxygène : “Chacun sa trace !”. Ce qui se passa ensuite est assez difficile à décrire : les pierres roulent et glissent de tout coté, les genêts s’accrochent aux pantalons, le sable s’infiltre dans les chaussures, la lave griffe les mollets.
Chacun y va de son petit commentaire, en voici quelques-uns pris au hasard :
– “En passant par-là, on mesure mieux l’étendue de la caldera” (Thierry)
– « Pour être dans les bons coups, faut être dans tous les coups” (Djoul)
– “Mon chirurgien va encore me demander quel genre de rando je peux bien faire” (Brigitte)
– “Si ça continue, je vais finir par mettre des chaussures” (Marie Noëlle),
– “Faut toujours qu’il y ait un plan galère sur la semaine” (collectif).
C’est en retrouvant le chemin qu’on perdit Jean. Nous scrutons en vain le champ de lave dont nous venons de nous extirper pour l’apercevoir. Peine perdue : il est déjà peinard au minibus ! Personne ne saura vraiment comment il a réussi ce tour de passe-passe.
Dernière péripétie de la journée : la guardia civil qui nous somme de circuler avant même d’avoir embarqué l’arrière garde clopinante de l’expédition qui voit s’éloigner les minibus avec angoisse.
Comme toute aventure gauloise, la notre se termine par un banquet à la mode espagnole autour d’une paëlla bien méritée accompagnée de vins canariens.
Las cotorras de Tenerife – les pipelettes de Tenerife : Brigitte, Ben, Marie Noëlle, Sophie.
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