On vous l’a maintes fois répété, la meilleure façon de lutter contre la crise c’est de « CONSOMMER » ! Plus un rond ? CONSOMMEZ ! Ca ne peut qu’aller mieux…
Comme les finances du club n’étaient pas brillantes, nous nous sommes donc appliqué cette recette miracle. Finis les chalets à peine aux normes, perdus dans la montagne où on s’entasse à 10 par chambre, finies les soirées à faire la vaisselle, finies les longues négociations pour obtenir un forfait gratos pour 20 achetés, cette année on flambe !
Pour la station, on aurait pu choisir Tignes, l’Alpe d’Huez voire même Courchevel mais comme on préfère quand même passer nos journées à skier plutôt qu’à lire le plan des pistes ou chercher le télémachin où il y a moins de queue qu’ailleurs et manger les fesses dans la neige devant des restaurants où le café coûte aussi cher qu’une nuit d’hôtel 1 dans un pays civilisé on a donc jeté notre dévolu sur Montgenèvre.
« Vous verrez, c’est déjà le sud, il ne fera pas froid ». Effectivement, il n’a pas fait froid, il a fait « glacial », ce qui n’est pas la même chose. Par contre il a fait globalement beau et la neige était excellente, alors que demander de plus à part une chaufferette dans chaque mouffle ?
On ne fera donc pas trop de pub pour cette station-village car visiblement elle ne doit pas avoir la cote chez nos compatriotes, c’est vrai que parfois sur les pistes on a une angoisse soudaine : « Il n’y a personne, ça doit être fermé ? ». Ca tombe bien, nous, on aime quand c’est comme ça !
Remarquez, on comprend un peu que clubs de ski et autres associations ne se ruent pas dans le coin car malgré des promesses de longue date émanant des jolis bureaux de la direction des remontées mécaniques on ne nous a pas fait de cadeaux pour les skipass. Mais ça tombe bien, on était là pour… consommer.
En guise de parenthèse, une info sérieuse, véridique et bien triste : la France possède les plus grands domaines skiables du monde, 30% des domaines skiables dans le monde sont en territoire français et pourtant à peine 7% des français ont la chance de goûter aux joies du ski, cherchez l’erreur…. C’est vrai qu’en traitant les groupes de cette façon, ce n’est pas prêt de s’arranger.
On restera discret également sur les possibilités de descentes hors piste en tout genre car soit une épidémie de gastro frappait l’ensemble des freeriders de la région lors de notre séjour, soit il y a des panneaux d’interdiction qu’on aurait loupés mais on ne peut pas dire qu’il fallait jouer des coudes pour « tailler des courbes dans la peuf » et c’est tant mieux !
Restait le choix du logement avec, on l’a dit, cette année le soucis du confort, de la proximité, de la convivialité, pas encore du luxe mais on n’en est pas loin… OXYGENE à Courch’ ou à Gstaad, ça arrivera un jour, c’est sûr !
Afin de ne pas perturber l’économie de la commune, on restera discret sur le nom de l’hôtel qui nous a hébergés durant cette semaine. C’était la première fois que nous avions la chance de n’avoir que quelques mètres à faire pour rejoindre les pistes, un luxe incroyable surtout avec une ribambelle de gamins entre 3 et 6 ans à accompagner au ski.
Une nouveauté également cette année au niveau de l’hébergement : la douche froide. On ne dira jamais assez le bien des effets d’une douche froide sur le corps d’un enfant qui rentre d’une journée de ski par une température de -10° ou -15°, pas de choc thermique, pas de ramollissement de la peau, demandez aux mamans ours polaires, vous verrez.
Les époux Thénardier, propriétaires de l’hôtel, nous avait prévenu, pour les repas du soir il faudra ressortir, faire quelques centaines de mètres pour aller diner dans un restaurant avec lequel tout était arrangé. Mais ce qui ne nous avait pas été dit c’est que ce resto était un des fleurons de la gastronomie Montgervoise ou plutôt un centre d’expérimentation de ce qui sera le menu quotidien des premiers astronautes à partir vers Mars.
Le patron de l’établissement, ancien caporal chef à la prison de Guantanamo, adorant les enfants, surtout les nôtres, a tenu à nous montrer durant cette semaine tout ce qu’on peut faire avec un simple microondes. La « durite de machine à laver farcie façon encornet » restera dans les mémoires de nos stagiaires. Aux dernières nouvelles, Flavio, qui a tenu à terminer toutes celles de sa table, serait enfin tiré d’affaire.
Difficile d’oublier ce moment très émouvant où venant finir de régler l’addition relative aux 350 repas que nous avions pris dans l’établissement, le patron, Jovial, comme l’appellent ses pôtes, n’a pas montré la moindre émotion. Il aurait pu craquer et dire un truc du genre « ça été ? » ou bien « je vous offre un verre ? », non il a su garder son regard sans aucune expression qui donne beaucoup à espérer de l’avenir du tourisme en France et a simplement dit : « Au revoir ».
Pour finir spéciale dédicace au personnel de l’hôtel : « Courage les filles, un jour vous travaillerez dans un VRAI hôtel, vous le valez bien ! »
Portfolio
- On veut bien consommer mais pas se faire avoir … ↩
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