En principe en mars on ski dans les Vosges, mais ça c’était avant…
Durant cet hiver, que certains disent exceptionnellement sec mais que d’autres nous prédisent comme représentant la norme à venir, les passionnés de glisse que nous sommes avons eu bien du mal. Force est de constater que dans les Vosges la saison s’est arrêté bien vite et ce n’est pas faute d’avoir tenté de jouer les prolongations comme en atteste cette petite sortie. Il a donc fallu bouger et rejoindre le nord des Alpes et se planter quelques jours dans la vallée de Chamonix.
Les lunettes pleines de Buet
Quand le climat a des excès de chaleur, il ne faut pas s’étonner si le randonneur, en réaction, à lui aussi des excès de hauteur. Et nous voici partis de bon matin pour un Buet. Le Buet en ski de rando c’est long…mais c’est beau. Ca commence généralement avant le lever du soleil par la remontée de l’interminable vallon de Bérard, cinq kilomètres durant lesquels on ne dénivelle pas beaucoup et puis enfin on se met à grimper au soleil et lorsqu’on croit qu’on est presque arrivés, un faux plat qui semble interminable rallonge encore un peu l’histoire.
Mais lorsque arrivés au sommet on se retourne, on comprend pourquoi cette montagne qui dépasse de peu les 3 000 mètres d’altitude est considéré comme un des plus beaux belvédère sur le massif du Mont Blanc et à cet instant on ne regrette nullement les 1800 mètres de dénivelé qu’on vient de se farcir.
Skiing in the rain
Skier sous la pluie est plutôt une activité réservée au massif vosgien…mais ça c’était avant. A Chamonix, en mars, on peut aussi skier sous la pluie, I’m skiing in the rain, what a glorious feeling, I’m happy again ! Pour fêter le retour de la pluie, précédée par un peu de neige soyons honnêtes, nous avions choisi le col des Dards, une rando facile, faisable par presque tous les temps et presque toutes les neiges, et c’était un bon choix car nous avons eu à peu près tous les temps et toutes les neiges…
La « clause Molière » aux Grands Montets !
Mais qui dit pluie le jour, veut forcément dire neige la nuit et à condition de prendre un peu de hauteur la promesse de poudreuse était dans les têtes, et c’est sans honte aucune qu’on a laissé les peaux de phoques séchées à la cave, pris les skis larges et courus comme des damnés à l’ouverture de la benne des Grands Montets, drogués que nous sommes.
Le téléphérique des Grands Montets à Argentière donne accès à espace skiable haute montagne unique en Europe et sans doute assez rare au Monde, donc forcément quand les conditions sont bonnes comme aujourd’hui il y a pas mal de monde… En faisant la queue, coincé entre un groupe de norvégiens et un autre d’allemands et aussi pas mal d’anglais, on en vient à rêver, en s’inspirant de ce grand humaniste qu’est M. Wauquiez, Président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, à une « clause Molière » pour avoir accès à la benne des Grands Montets.
Le principe serait donc d’imposer à tous les freeriders se trouvant dans la queue du téléphérique de parler uniquement en français et pourquoi pas, en cas de doute, leur imposer un exercice de dictée. Et ne me dites pas que cette mesure, si elle était appliquée, constituerait une dérive identitaire ou bien du protectionnisme de bas étage, les Grands Montets n’ont pas vocation à accueillir tous les freeriders du Monde.
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