Vous l’avez sans doute remarqué -et on espère apprécié !- à OXYGENE on a la bougeotte, dix ans dans la même station c’est pas trop notre truc, au contraire découvrir et faire découvrir sans cesse de nouvelles régions, de nouveaux domaines skiables, ça nous ressemble plus.
Mais le changement ça se prépare, il faut donc que certains partent en exploration, ça tombe bien on adore ça !
A peine le stage de Montgenèvre terminé, direction le Valais Suisse – expression idiote puisqu’il n’y a qu’un Valais et qu’il est…suisse, c’est un peu comme si on disait l’Auvergne française mais c’est vrai qu’avec les auvergnats un ça va …bon j’arrête !- avec comme objectif une minuscule station dont les spécialistes du freeride se refilent discrètement l’adresse sous l’anorak : Ovronnaz, vous ne connaissez pas normal, en fait nous non plus et c’est pour ça qu’on y va…
Déjà une bonne surprise: sur le minuscule parking faisant face au départ des installations point d’interdiction de stationnement nocturne, on va pouvoir roupiller tranquille dans notre fourgon. Il faut dire qu’on est dans la partie francophone du Valais et la sympathique garagiste qui tout à l’heure nous a aidé à remplir notre réservoir d’eau avec sa lance à incendie ( ça va jouer…) nous laisse penser qu’on est plutôt accueillant dans ce coin de l’Helvétie.
Comme prévu la station est minuscule et très familiale mais entre les pistes nos deux freeriders juniors se paient quelques belles envolées dans un terrain très ludique, pentes raides et terrain varié à gogo.
Mais visiblement les « gros trucs » se font en combinant remontées mécaniques et courtes montées en peaux de phoques c’est du moins ce que trahissent quelques vieilles traces ici et là.
– T’as pris les maillots ?
– Ben non, on va pas à la mer…
Dommage car Ovronnaz c’est aussi une station thermale, d’ailleurs le skipass existe en deux versions avec ou sans les bains !
Ovronnaz, c’est donc un coin à retenir pour un futur week-end Grand Ski avec des skieurs ne rechignant pas à coller de temps en temps de la mohair sous leurs semelles et aimant faire trempette le soir dans de l’eau minérale à 35° – ah je vois déjà des amateurs qui lèvent la main….
Retour au camion et changement de versant pour passer en face à Nendaz, un des satellites de l’immense domaine des 4 Vallées ( ben oui les 3 vallées c’est has been vous ne saviez pas ?…) qui comprend la célèbre station de Verbier qui est un peu le Val d’Isère suisse.
Changement de décor complet: des myriades de chalets et d’hôtels, plein de monde, un plan des pistes impossible à déplier dans le télécabine sans éborgner son voisin : ne vous perdez pas les gamins, c’est immense ici !
Il a neigé dans la nuit et il fait grand beau, la tentation d’attaquer la journée par quelques beaux itinéraires hors piste est trop forte et ce n’est pas le choix qui manque mais bizarrement l’enneigement n’est pas extraordinaire et même à 3 000 m. d’altitude les touchettes sur les rochers sont fréquentes.
Malgré cela, il y a des traces partout, des bosses dans le moindre itinéraire hors piste, il faut dire qu’il n’y a pas une montagne qui ne soit équipée d’un, voire plusieurs téléphériques, d’ailleurs le prix du skipass annonce la couleur !
Après une longue journée quasi non stop, un peu saoulé par le gigantisme du domaine (On n’en a parcouru que la moitié à peine !) et le monde sur les pistes (il faut dire que toute l’Europe ou presque est en vacances cette semaine..) on reprend la route pour aller visiter une autre station valaisanne : Saas Fee. Sans s’en rendre compte on a passé une frontière culturelle et linguistique, ici on ne parle que le schweizerdeutsch et il est interdit de faire tout un tas de choses comme dormir n’importe où dans un camion par exemple, ben non « Saas Fee Pas »…mais un parking (payant bien sûr !) est prévu pour cela à l’entrée du village, c’est pas si mal.
Saas Fee est un (gros, très gros) village sans voiture, enfin sans voiture à essence, car du coup les rues sont sillonnées en permanence de petits engins électriques transportant les skieurs de leur hôtel au départ des pistes ou bien les caisses de bières qui vont avec.
Le domaine de Saas Fee est de type Haute Montagne et c’est à 3 500 m. le souffle un peu court qu’on fait nos premiers virages de la journée, les énormes crevasses qui bordent la piste n’incitent pas à en sortir. On se laisse donc entrainer par la jeunesse sur les énormes bosses des différents Snow Park de la station, ça saute, ça vole,…ça tombe.
On arrive peu à peu à reprendre la situation en main pour tester quelques longues descentes hors pistes, de plus de 1 000 m. de dénivelé à chaque fois, en zone non glaciaires où on se retrouve totalement seuls, visiblement la clientèle anglaise et hollandaise qui peuple majoritairement la station aujourd’hui ne s’aventure pas sur ce terrain et c’est tant mieux !
Ce soir on quitte le Valais pour l’Oberland Bernois de l’autre coté des montagnes, pas de route ? Ce n’est pas grave, on mettra le camion sur le train, ça se passe comme ça ici…
A Adelboden, on est aussi en suisse allemande donc tout ce qui n’est pas payant est interdit, et trouver un endroit où garer discrètement notre camion pour la nuit n’a rien de simple et malgré nos ruses de sioux un joli PV sous plastique atterrira au petit matin sur notre pare brise, on n’a pas encore compris comment…
A l’inverse de Saas Fee, ici on skie en moyenne montagne, aucune remontée ne dépasse les 2300 m. mais l’enneigement est excellent, le ski plaisant, les paysages superbes agrémentés de chalets traditionnels magnifiques – les plus beaux de Suisse se trouvent ici parait-il- et les possibilités de s’échapper des pistes sont nombreuses même si après ces quelques jours de vent fort il n’est pas question de se lancer dans n’importe quelle pente.
Le périple continue et c’est à Melchsee Frutt qu’on va garer le camion ce soir, cette petite station située à un jet de pierre de Lucerne est quasiment inconnue de la plupart des skieurs français et ce ne sont pas ses 32 km de pistes qui vont attirer les habitués des 3 vallées ou des Portes du Soleil avec leur kilométrage à 3 chiffres – à ce propos, amusez vous un jour à réellement mesurer le kilométrage de pistes d’une station sur une carte vous aurez des surprises !-
Occupé tout le matin à gérer les dommages collatéraux d’une gastro aussi violente qu’inattendue, c’est seulement en début d’après midi et seul que je pars à la découverte de cette station dont le nom fait plus penser à une marque de soda qu’à un domaine skiable.
Le début est assez décevant : pistes très courtes et assez plates jusqu’à ce que je déniche dans un coin un vieux téléphérique qui ne paie pas de mine et qui m’amène en haut d’un petit paradis fait de combes, de couloirs ou malgré l’heure tardive je parviens à faire les premières traces. Melchsee-Frutt : petit mais costaud, en tout cas un coin où il faudra revenir le temps d’un wek-end !
Dernière étape, Sörenberg, au nord-est d’Interlaken. Encore un endroit méconnu découvert par hasard l’an dernier. Un domaine très particulier formé de deux parties : d’un côté, un téléphérique permet d’accéder au Brienzer Rothorn point de départ de quelques uns des plus beaux hors-piste de la région : 1100 m. de dénivelé sur une pente parfaite pour le ski, de l’autre un domaine très calme, en forêt mais où malheureusement la pente est bien souvent trop faible pour permettre un ski vraiment intéressant.
Mais le paysage est superbe et l’inévitable piste de luge présente dans toutes les stations helvétiques permet de goûter à d’autres sensations de glisse, ici l’expression sports d’hiver à gardé sa forme plurielle et c’est tant mieux.
Bon, on le fait où alors ce prochain stage de ski ?
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