En vue d’obtenir à l’horizon 2010 la certification ISO-9040-12 relative à la qualité des « Week-end Grand Ski », un binome de testeurs free-ride d’OXYGENE a récemment été envoyé à Andermatt dans les Alpes uranaises, autant dire au beau milieu de la Suisse.
Après une nuit au frais dans le labo mobile d’OXYGENE, nos deux testeurs furent réveillés par des bruits, certes familiers, mais anachroniques à une heure aussi matinale.
– C’est quoi ?
– Des skieurs !
– Qu’est ce qu’ils foutent en pleine nuit ? 1
– Ils vont prendre la benne, on dirait.
– Mais il est sept heure et demie !
– Habille toi on y va !!!
– Mais le petit déj ?
– Pas le temps !
A 8h tapante la benne du Gemstock avec une bonne dizaine de suisses-allemands casqués plus deux français mal réveillés s’élève dans le brouillard du petit matin.
Un peu plus tard, au sommet du Gemstock à presque 3 000 m. d’altitude :
– Bon, d’après le plan il n’y a que 2 pistes, une noire et une rouge
– On verra ça après …. tu as vu ce que je vois !
Devant nos deux testeurs une face bien « penchée », encore dans l’ombre et sans traces, des combes, des vallons, des couloirs, bref beaucoup de « boulot » en perspective: « Il faut tout tester » spécifiait l’ordre de mission.
Lorsqu’on compulse le compte-rendu d’activité de nos deux testeurs pour cette journée, on se dit qu’il doit y avoir erreur ou tout du moins exagération :
– 9h10 : Descente de 1520 m. de dénivelé jusqu’à Andermatt dont 1 000 m. hors piste en poudreuse
– 9h45, on croise une piste.
– 10h22 : Descente d’un couloir 40-45 degrés
– 11h14 : Descente sur Hospental par le Felsental, 1500 m. en poudre entièrement hors-piste
– 15h27 : Descente hors piste de 10 km dans le vallon de l’Unteralp, neige poudreuse, 4 traces dans le vallon….
– 16h45 : arrivée à Andermatt, mal aux pattes arrières….
De la même façon, on a beaucoup de mal de croire à la description des villages d’Andermatt et d’Hospental qui est faite par nos deux compères :
» La plupart des habitations sont des chalets aux façades décorées ou recouvertes de minuscules bardages en bois du plus bel effet, les rues sont étroites et couvertes d’une épaisse couche de neige. Les gens se déplacent principalement à pied, les bars sont super sympas -pas eu le temps de tous les tester-. Un petit train rouge et blanc passe presque au centre du village en faisant tchou-tchou » A qui voudrait-on faire croire qu’une station digne de ce nom n’est pas un minimum bétonnée,encombrée de voitures et truffée de vastes parking !
Plus étonnant encore, les transpositions des enregistrements de conversations du lendemain :
– On va tracer le couloir là, après on ira faire la combe derrière
– Oui mais il faut qu’on aille aussi repérer au Winterhorn
– On ira après la descente de Guspis, ça ne fait jamais que 7 kilomètres, 1500 m. de déniv., en bonne neige comme aujourd’hui c’est vite avalé.
– T’as vu il y a 3 gars dans le grand couloir en face, ça doit bien faire 900 ou 1 000 m. ça ?
– Il faut qu’on le fasse aussi ?
– « Tout tester », on t’a dit !
– Mais quand est ce qu’on mange ?
– On mange pas, pas le temps…
– Il faut aussi aller voir du côté de Nätschen, il y a encore pas mal de traces à faire dans les grandes pentes derrière.
– On remonte !
– Ah ben non c’est fermé…il est 4h et demi.
– Et on n’a pas encore mangé…..
Bon, vous l’avez compris, il y a de forte chance que l’hiver prochain un week-end Grand Ski soit organisé à Andermatt, il n’y a plus qu’à trouver un dortoir pas trop loin des remontées…et des bars.
- C’est vrai que nos deux testeurs ont un langage un peu « abrupte »… ↩
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