OXYGENE continue sa tournée des fromages en s’arrêtant cette fois au pays du Beaufort pour tenter d’y laisser quelques traces éphémères, non pas dans le fromage, mais sur les sommets environnants.
Une petite trentaine d’oxygéniennes et oxygéniens de tous âges avaient donc investi en ce début avril le charmant gîte de la Charmette situé sur les hauts d’Arêches.
Pendant cette semaine, Régine et Joël, maîtres des lieux, nous ont littéralement choyés comme si nous faisions partie de la famille, une excellente adresse, nous reviendrons c’est sûr !
>Pour nos randonneurs, tout commença comme souvent par une remise en jambes sur le domaine skiable d’Arêches mais ça ne devait pas durer longtemps car l’appel de la forêt conjugué à un doux tapis de poudreuse tombée la veille transforma sans trop d’efforts nos randonneurs en freeriders, et d’enchaîner jusqu’à plus soif (ou plutôt plus de cuisses) combes et couloirs accessibles si facilement depuis le sommet des remontées.
La journée se termina tranquillement par une partie de flipper (dans tous les sens du terme) avec Jean Paul dans le rôle de la balle et des épicéas beaucoup plus vieux que lui à la place des trucs qui font plein de bruits et de lumière dans les flippers ordinaires chaque fois que la balle vient les heurter… là juste un « poc » assez sourd et un léger dommage sur l’écorce… du sapin pas de Jean Paul, il en a vu d’autres.
Pendant ce temps, Jessica et Stevens decouvraient qu’un ski ça possède un « devant », la spatule et un « derrière » le talon….
Lundi, rando de faignants et de lève-tard puisque départ par le télésiège direction le Grand Mont. Mais du coup, arrivé un peu tôt au sommet, plutôt que de redescendre normalement dans la combe nord, c’est la direction plein sud vers les lacs de la Tempête (merci Régine pour l’idée…) qui fut choisie.
Une pente faite pour le ski dans une neige quasi parfaite et le tout dans un décor de carte postale. L’après midi, il fallut remettre les peaux pour repasser le passage du Dard et revenir à la maison par une seconde descente tout aussi géniale que la première même si la fin évoqua à certains des séances de ski-combat entre ruisseau et arcosses.
Pendant ce temps Jessica et Stevens apprennent que lorsqu’on est sur des skis ça glisse…. au fait, comment on s’arrête ?
Mardi, départ « à bonne heure » direction le sauvage vallon de St Guérin pour aller chercher là haut, tout au fond ou presque, la pointe du Couvercle, couvercle qui se leva d’ailleurs juste au moment de descendre ce qui n’était pas un luxe.
Quelques marmottes pointent déjà leur nez pour voir si le voisin du terrier d’à côté, repéré à l’automne dernier, ferait un bon mari. Toutes les mêmes !
Pendant ce temps Steven et Jessica découvrent que prendre un tire fesse est moins simple que ça ne paraît.
Mercredi, il neige (un peu) et on ne voit pas grand chose, un bon prétexte pour aller tâter de nouveau du freeride du côté des remontées d’Arêches et ce ne sont pas les itinéraires qui manquent même si à cette époque de l’année les fins de descentes sont toujours un peu sportives : arcosses, manque de neige, vieille avalanche, tout y est…
Pendant ce temps là Stevens et Jessica lèvent bien haut le bras droit avec la main gauche sur le genou pour tourner à droite et bien haut le bras gauche…. Ah, non, ils sont par terre…
Jeudi, grand beau, c’est reparti pour un « coup de peaux »… de faignants une nouvelle fois, puisque nous voilà encore les fesses sur le télésiège (la prochaine fois on prendra un abonnement à la semaine !) pour repartir direction le Grand Mont.
Encore le Grand Mont ? Mais non, c’est une ruse, on fait comme si on allait au Grand Mont et puis zou on descend la combe orientée plein est sur la Louze (pas engageant comme nom !) dans une neige juste décaillée comme il faut. Ensuite, on repeaute, on fait l’ascension du Riondet, on se fait, rien que pour nous sans aucune trace, la descente du Riondet jusqu’au lac de St Guérin, on repeaute et on rentre.
Ah, pas si cool alors ? Juste ce qu’il faut !
Pendant ce temps là Stevens et Jessica ont découvert que se rouler dans la neige c’est pas mal également…
Vendredi (saint), une Grande Journée, c’est le nom du sommet avec comme projet de dévaler la face Nord. On s’en approche, en télésiège (on y a pris goût…), puis après une descente un peu raide et un peu dure (ça réveille et ça fait plisser les chaussettes) on attaque la montée en peaux, la routine quoi….
On fera ce jour là une rencontre peu banale : 3 « anciens » qui frisent allégrement les 80 balais et qui grimpent à peaux de phoques eux aussi vers la Grande Journée. Le plus fort c’est que le plus jeune (un gamin de 76 ans) et qui fait la trace loin devant est tout simplement…. en slip et maillot de corps. C’est vrai que ce sont les personnes âgées qui sont le plus touchées par les conséquences du réchauffement climatique….
Arrivés au sommet, on attaque la face Nord, du très beau ski, un peu raide au début, où nous sommes seuls encore une fois. Les virages s’enchaînent, la poudreuse du sommet fait place à une neige juste transformée comme il faut, puis un peu plus souple, puis franchement molle voire limite pourrie, ça tombe bien on est arrivés… ou presque. Brrrr, il ne doit pas faire bon dans cette descente lorsque le neige n’est pas stabilisée.
Depuis le matin, des bruits de couloirs circulaient dans le groupe, et bien le couloir le voici : raide (un peu), étroit (pas mal) et surtout on ne voit pas le fond donc on n’est pas sûrs que ça passe en bas !
Quelques reconnaissances et plusieurs appels radio plus tard la sortie est en vue et faisable, c’est donc tout le groupe qui attaque la descente. Ensuite il n’y a plus qu’à sortir comme on peut de ce goulet et rejoindre le village dans une polenta qui n’a plus qu’une très lointaine ressemblance avec de la neige d’hiver.
Pendant ce temps là… pendant ce temps là… mais ils sont passés où Steven et Jessica…
La semaine est finie ? Non ! Encore une petite rando pour la route et pas n’importe quoi puisqu’il s’agit de la Légette du Mirantin. On ne pouvait pas quitter Arêches sans rendre visite à cette pente superbe qui nous a nargués toute la semaine durant.
C’est donc de nuit, bien avant le chant du coq (de Bruyères) et d’Agathe (de la chambre à côté) que le reste du groupe, celles et ceux qui n’étaient pas attendus à l’autre bout de la France pour une chasse aux oeufs, glisse lentement vers son dernier sommet de la semaine.
Le reste de la matinée est une course contre la montre car il faut descendre cette pente tout de même un peu raide au bon moment : trop tôt, c’est trop gelé et ça peut être dangereux, trop tard, c’est trop mou et ça peut aussi être dangereux. Malgré le respect de l’horaire et une descente vers 10 h. le haut de la pente est un poil mou, par contre le reste est un vrai bonheur et une fois de plus nous sommes seuls.
Enfin presque seuls puisque notre progression sera interrompue quelques minutes par une bruyante manifestation de Tetras Lyre, « trop de coqs, pas assez de poules » pouvait on lire (lyre ?) sur une pancarte portée par un des gallinacés.
Cette fois c’est sûr, il est temps qu’on quitte (à regret) cette vallée.
PS: Malheureusement, comme souvent, les coins de paradis ont pour vocation à disparaître et ici comme ailleurs les projets d’extension de domaine skiable ou de liaison existent. Un projet d’extension du domaine skiable du côté du Col de la Bathie est dans l’air. Une petite association locale se bat pour que ça ne se fasse pas, si comme nous vous aimez cet endroit soutenez les !
http://montagne-labathie.dnsalias.net/index.php
Autre PS: Christophe Hagenmuller cumule pas mal de talents : excellent skieur apparament, excellent photographe, naturaliste et en plus il écrit plutôt bien. Son dernier livre « Les plus belles traces en Beaufortain » aura non seulement guidé nos spatules durant cette semaine mais en plus il nous aura fait rêvé et appris à connaître ce pays.
Des infos plus sérieuses (C2C) sur les courses effectuées :
– Grand Mont d’Arèches
– Pointe du Couvercle
– Pointe de Riondet
– Pointe de la Grande Journée
– Légette du Mirantin
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