*Horn=corne en suisse allemand, désigne souvent un sommet en suisse alémanique , tadorne=gros canard (j’ai bien écrit « canard ») à bec rouge en … français
A l’heure où Johnny se sent de nouveau fier d’être français, nous, nous sommes allés prendre l’air en Suisse, enfin, façon de parler car sur les routes suisses on est plus souvent sous un tunnel qu’à l’air libre.
Heureusement d’ailleurs, car sous un tunnel on est à l’abri. A l’abri des avalanches, mais pas à l’abri des militaires suisses ( l’armée la mieux entraînée du monde mais qui n’a pas tiré sur le moindre ennemi depuis les guerres napoléoniennes et c’est tant mieux..). Car les militaires jouent à la guerre dans les tunnels, enfin quand les français que nous sommes y passent. Dans un tunnel, on est également à l’abri des glissements de terrain mais, par contre, pas à l’abri des touristes asiatiques qui nous offrent des bonbons au Ginseng, une horreur (les bonbons pas les touristes)…
Dans un tunnel suisse on est aussi à l’abri du déluge mais pas des jurons des « ponts et chaussées » suisses qui, tentant de déblayer la route à la sortie du tunnel manquent de peu d’être emportés, eux et leur chasse-neige, par une nouvelle coulée.
Nous sommes donc arrivés ce jeudi du mois de mai à 2 h. du matin sous une tempête de neige dans un camion à l’adhérence de plus en plus incertaine à Steingletscher à l’extrême est du canton de Berne.
Au matin, 40 cm de neige bien humide nous attendent au saut du lit.
C’est l’Ascension, on met donc les peaux de phoques pour une ascension. Mais ascensionner quoi par un temps pareil ? L’optimisme qui nous caractérise nous fait pencher pour le Steinlimi, un col débonnaire apparemment à portée de spatule.
Après une montée à la moyenne (contrôlée par GPS) de 154 m. de dénivelée par heure (qui a dit que le rythme des sorties Oxygène était infernal ?), demi-tour avant que cela ne devienne vraiment dangereux : la neige coule, a coulé ou coulera c’est sûr !
Un week-end qui commence très fort !
Retour à la case départ, trempé, mouillé. On tente de faire sécher les affaires dans le camion : Utopie ! On tente de partir sous des cieux plus cléments : Impossible, cols fermés, routes coupées. On cherche donc un petit coin tranquille pour passer la nuit mais on se retrouve sur le parking du Tällibahn qui prononcé à la française ne nous inspire guère mais l’armée suisse n’est pas bien loin et veille sur nous.
Le lendemain matin : grand beau ! Les affaires reprennent !
Montée à la cabane Tierbergli Hütte (entraînez-vous à prononcer, ça va aller…) et de là ascension du Mittlere Tierberg (hein ça va mieux avec un peu d’habitude ?), enfin presque car les derniers mètres auraient nécessité une petite paire de crampons mais ON nous avait conseillé de les laisser au refuge.
Pour occuper l’après midi (voir week-end précédent), deux options : les intellectuels s’énervent sur des sudoku infaisables, les manuels déblaient la terrasse du refuge dans l’espoir de se voir offrir une mousse par le gardien. D’autres cherchent l’itinéraire de la Toilettes Hütte en creusant une tranchée de 2 mètres, ça a du pas mal souffler par ici…
Le lendemain, grand soleil, ascension du Gwächtenhorn (ah celui-là il a du mal à passer hein..) et dans la foulée pour le même prix du Vorder Tierberg (ça va aller..) au sommet duquel nous ne sommes que tous les quatre ce qui tombe bien (façon de parler) car il n’y a pas la place pour une personne de plus. Au final, deux descentes sur une neige pas si mauvaise que cela.
Dimanche, dernière course, encore un truc en horn, le Sustenhorn. On y apperçoit un chien de berger qui tente en vain de regrouper le troupeau des randonneurs dispersés sur toute la pente.
Malheureusement, lorsqu’il s’approche, c’est tout un pan de la mythologie suisse qui s’effondre car il n’a pas autour du coup le fameux tonneau de gnôle salvatrice, en plus ce n’est même pas un St Bernard mais..un border collie, les traditions se perdent.
Cette dernière descente de la saison ne fut pas la meilleure : trop dure en haut, trop mou en bas.
De plus, il faudrait rajouter dans la liste du matériel à emporter en ski de rando : les bouchons d’oreille. D’une part pour supporter les ronfleurs du refuge, mais aussi pour ne pas risquer la surdité quand on skie sur de la tôle mal ondulée qui fait vibrer les skis dans un vacarme approchant sans doute les 90 décibels.
De retour à la maison, il nous reste à remplir notre déclaration d’impôts, en France pour nous, pas en Suisse.
Pour avoir des infos un peu plus sérieuses sur les courses effectuées :
– Giglistock
– Mittler Tierberg
– Gwächtenhorn
– Vorder Tierberg
– Sustenhorn
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