Couaroïl restitutif des dix et onze et douze et treize de février onze de Cumenel de Saizerais de d’ssus-la-mine
(à trois : la Guite, la Mangeatte, la Zette)
La Zette : Quoi qu’y n’y a ? Quoi t’est-ce et qui se passe ?
La Mangeatte : C’est encore eul’ Thierry qui qu’a encore fait des siennes avec avec son associtieun Ossigène et sa bande de frapouilles en schkis de po !
La Guite : Ben nem, un vicande de trois jours dans le canton de Vo avec une innovatieun du diapble’, schki dans la journeye, et pischine thermalique d’eau chaude à la nuit tombeye !
La Mangeatte : … A la nuit tombeye ! De quoi requinqueye les guiboles, les quisses et les calottes des g’noux !
La Zette : Ah moi je prefère, l’infusieun de cyneurrhodon !
La Guite : De quoi te caus’, Zette Toucruille ?
La Zette : Ben de d’l’infusieun de cyneurrhodon, c »est bon pour les rhumatisses et aussi les ong’ de pieyes, l’infusieun de cyneurrhodon !
La Mangeatte : Te m’en diras tant ! Au fait, Guite, qui c’est qu’y avait comme gensses à ce vicande ezotique ?
La Guite : Ben d’abord, eul’ Thierry qui qu’est comme l’haltata 1 en chef à Ossigène que je le rappelle !
La Mangeatte : … Que j’dis qu’est neye avèque les schkis aux pieds !
La Zette : Ben nem !
La Guite : Et pis sa grande soeur à not’ samouraille du flocon…
La Mangeatte : … La Brigitte !
La Guite : Un peu nâchironne 2 sur les carres à c’qui paraît…
La Zette : … Mais une artich’te de la tartiflette que je saye comme menb’ fondatrisse d’ Ossigène et qu’elle est une ouârée 3 des voyagches, je crois que !
La Mangeatte : Et meûm’ qu’elle a sa cabane en haut du Mont-Blanc !
La Zette : Et pis qu’encore ?
La Guite : La Marie-Noelle, une âcrée sur les peaux, et hop, et hop, et hop-là qu’elle y va avec ses piots 4 bâtons à l’assaut des cimes…
La Mangeatte : Héméneye que c’est son p’tit nom !
La Guite : Ensuite la Sophille, la Sof, qu’est monitrisse de pente…
La Mangeatte : N’a pas le caractère chanveux 5, la sophille !
La Zette : C’est y pas elle qui est de d’Liverdun et qu’a migreye dans le territouare ?
La Guite : C’est ben vraye et tant qu’on est le territouare, y avait aussi le Daniel avèque la Jessica !
La Mangeatte : Te les connais t’ y les deux là, Zette ?
La Zette : Le Daniel ? Oui et que je l’ai croiseye dans les rues de not’ villache de Saizeraye…
La Guite : Monh le résetot 6 que c’est, un vraye nounousse pour les dames, y n’attend toujours à la queuye dés fois que…
La Mangeatte : Et la Jessica qu’est déjà ben hardie sur les schkis ?
La Zette : Déjà pas 7 , je l’ai jamais vue sauf de réputatieun et que c’est une vraie échauffoureye à elle toute seule qu’y paraît !
La Guite : Mais qu’y sont ben mignons, les deux-là quand y font leurs piots virâgches tout ensembp’ dans la neigche que c’est la Louise Polyte qui me l’a dit !
La Mangeatte : Y en manquent trois encore à ton vicande de trois jours dans le canton de Vo, Guite Tieutieu !
La Guite : Ensuite, la Cécille, à c’t’heure spécialisse à l’hirrérère, à c’t’heure caramagnate 8 du flacon dans son à dos airebague !
La Mangeatte : Deux cartons de rougch’ et meum’ de blanc du Roussillon qu’y z’ont bu !
La Zette : T’ézagère pas rien qu’un peu, te crois pas, Mangeatte Ragusotte ?
La Mangeatte : Ben nem que nom ! D’où l’adâchge à la Cécille « L’alcool est not’ pire ennemi… Fuir serait lâche ! » !
La Zette : L’hirrérère c’est comme la peûffe d’eul’ Thierry, j’ai jamais su queu c’était vraiment !
La Guite : L’hirrérère, c’est un sorte de cour à miraques qu’ y paraît !
La Mangeatte : La peûffe 9, personne saye à Saizeraye !
La Guite : Âh mais le mâtin, le grand poreau d’eul’ Thierry, moâ, je suis sûre de sûre que c’est avèque c’te peûffe qu’il a piegé la Joyelle ! Pa’c’ que la Joyelle, c’est comme une sorte de…
La Zette : … Une sorte de quoi ?
La Mangeatte : Don’ ?
La Guite : Une sorte d’hégérille, la Joyelle que c’est pour not’ tauraihadore des cimes !
La Mangeatte : Et pis qu’y z’ont deux bos gamins…
La Zette : Des jésus, de vrais jésus !
La Guite : Les bonnes gueules !
La Zette : Allélouyia et Saint-Ignon !
La Mangeatte : Bon rat de bon rat ! Mais y ‘avait ‘y pas aussi le Zavier et un piot nouveau ?
La Guite : Oui don’ !
La Zette : Alorsse ? Le Zavier ?
La Mangeatte : Le Zavier avec quatre paires de schkis !
La Zette : Quatre paires de schkis de po ?
La Guite : C’te sotré, y n’est pas manche à c’qui paraît quand y dévalle les pentes calougnant 10 à droite, calougnant à gauche…
La Mangeatte : … Sans trop z’y regardeye de près ben nem et qu’ eul’ Thierry voudrait bien qu’il y regarde de plusse près !
La Guite : Je crois ben que ça lui vient de d’la danse c’te conduite d’halgotti !
La Zette : Âh la soyotte, y a que ça de vraye !
La Guite : Et pour clôtureye, quatre z’absents et le piot nouveau…
La Mangeatte : Un dénommeye Michel…
La Guite : Q’on r’verra pas de sitôt à mon avisse à cause qu’y avait pas de neichge et queu c’était pas sympathique du tout qu’y parait et queu j’crois surtout qu’y l’a passeye son temps aux fourneaux et au potageye pendant qu’y en a qu’y musardaient tout évaltonneye 11 dans les pischines thermalique deux heures d’affileye !
La Mangeatte : Moi, j’crois surtout et qu’on m’l’a sussurreye que c’te nâreux 12 à grisou, c’te pèlerin, c’te taugnât 13, y s’est défileye pour pas faire le rapport d’essepéditieun…
La Guite : … Qu’est dans les usses et coutumes à Ossigène queu je rappelle en à ceux qui s’raient tenteyes, lipopette !
La Zette : Par Sainte Marie-Josèphe des entonnoirs, l’a du être tout feurgueuillâ, eul’ Thierry avec cette tracasserie d’en plus des comptes !
La Guite : Ben nem !
La Zette : Au fait où qu’ y z’était Ossigène ezatement par le fait ?
La Mangeatte : A Ovronnaz….
La Guite : …. Les-Bains dans le Valais…
La Mangeatte : … en Sisse au sudesste du lac…
La Guite : … Leman dans les montagnes des Muverans et pis que la Louise Polyte m’a tout rapporteye à cause de la Joyelle qu’est municipale en matière de randonneyes et courses en schkis de po !
La Zette : Alorsse ? Le disse, départ de Nancy ! Le onze de février ?
La Guite : Le Pas de Coppet à 2560 mètres !
La Zette : Le douze de février ?
La Guite : Le Col de Fenestral à 2455 mètres !
La Zette : Le treize de février ?
La Guite : La Pointe d’Aufalle à 2727 mètres…
La Mangeatte : … Au-dessus des pieds de la mer !
La Guite : Bon, cest pas tout ça, les ballotines, mais j’ai une tête de vo sur le feu !
La Mangeatte : Moi, c’est d’la fricassseye de lapin !
La Zette : Des tripes à not’ mod’ de Toul que je faiye !
La Mangeatte : Avèque ?
La Zette : Du célérille en plusse que du poreau, des oignons, des chalottes…
La Mangeatte : Une piot’ pointe d’ail ?
La Zette : Plutôt deuille, Mangeatte, comme mon nonon Sylvestt’, y me l’a apprisse ! Et un bouqueye garnille et du clou de guirofle !
La Mangeatte : Ben nem du clou de guirofle ! J’aurais pas oseye !
La Guite : Alleye, on s’fait la bise, à pluss’, les fricadelles !
Portfolio
- qui est un peu dérangé, écervelé, irresponsable, hâbleur, fantasque… ↩
- chétif, délicat ↩
- littéralement un taureau (!) mais désigne un « gaillard » ou une « gaillarde »… ↩
- petits ↩
- fibreux et sec(sic !) ↩
- le chéri, terme affectueux ↩
- expression du nord toulois qui signifie en gros « assurément » ↩
- chaudronnier ambulant, porteur ↩
- la neige poudreuse… mais ça ce n’est pas du patois lorrain ! ↩
- loucher ? ↩
- étourdi ↩
- délicat(péj.) ↩
- ours mal léché ↩
- Le Mal des Planches - 12 mars 2012
- Vicande de ski thermalique - 27 février 2011