Dans les environs de Ventron, la tradition orale rapporte que chaque année, au début de l’automne, par une nuit sans lune, des individus vêtus de combinaisons de ski aux couleurs de l’Ecole de Ski font, à genoux, 7 fois le tour de la chapelle de l’Ermitage Frère Joseph. Cette procession, qui a lieu dans le plus grand secret mais pas la plus grande sobriété, aurait pour but d’attirer la neige pour la saison à venir.
Apparemment, cette année les processionnaires avaient des problèmes de genoux, ou bien comptaient un peu trop sur ce qui au fil des années à remplacé ces pratiques païennes: le canon à neige. A ce propos, il ne faut plus dire « canon à neige » car ça fait peur aux enfants et aux touristes non-violents, mais enneigeur automatique, c’est plus rassurant. Attention à ne pas mélanger les expressions car « canon automatique » ça fait très peur et « enneigeur à neige », ça fait très con.
L’enneigeur-automatique-à-neige-à-canon a besoin pour fonctionner d’eau et de froid, or le paradoxe c’est que c’est justement les hivers pas assez humides et/ou pas assez froids qu’on en a besoin, on ne s’en sortira donc jamais…
La date du week-end à Ventron d’OXYGENE avait été savament décidée en fonction de statistiques très précises remontant à la nuit des temps concernant l’enneigement dans cette région des Vosges. A ce propos, je ne peux que vous conseiller la lecture d’un ouvrage exemplaire « Où sont les neiges d’antan ? » paru dernièrement aux PUN 1 qui au bout de 200 pages et 3 000 graphiques arrive à la conclusion que « il y a moins de neige qu’avant et que ça pourrait s’aggraver..ou peut être pas ». C’est promis je vous en lirai quelques extraits lors de nos prochaines veillées.
Toujours est il que le jeudi précédant notre fameux week-end, la webcam de Ventron montrait toujours une magnifique pelouse verte au lieu des champs de neige tant attendus, l’annulation pure et simple du week-end semblait imminente…C’était sans compter sur une mini et soudaine vague de froid qui permis aux canons-enneigeurs-automatiques de se mettre à cracher, faisant comprendre aux pissenlits qu’il fallait encore attendre un peu avant de fleurir et à nous qu’il était peut être de temps de trouver un hébergement pour plus de 25 personnes.
Le samedi fut pour beaucoup une remise en cuisse et même pour certains parmi les plus jeunes un vrai premier contact. Certes, même avec le forfait désigné (sans rire) « Grand Domaine » il n’y avait pas de quoi se perdre sur l’unique piste ouverte, mais les premiers virages de la saison n’ont rien à envier en plaisir à la « première gorgée de bière ». A propos de bière, la dégustation de la chaouette, bière artisanale produite par Laurent, un des co-fondateurs d’OXYGENE, marqua le début du désormais habituel repas OXYGENE : la « boîte de Mont d’Or » dont la tradition remonte à un lointain week-end en ski de fond dans le Jura.
Après ces savoureuses et bruyantes agapes qui permirent aux uns et autres de faire connaissance et parfois se rendre compte qu’ils s’étaient déjà croisé furtivement à des milliers de kilomètres de là, il fallu trouver un lit pour chacun, pour les uns ce fut le très sympa Chalet des Amis de la Nature, pour d’autres l’Auberge de Jeunesse de Fond de Rondfaing magnifiquement située et pour les autres, les nomades, quelques fourgons garés sur le parking.
Le dimanche mit à rude épreuve, comme chaque année, les moniteurs d’OXYGENE puisque un bus devait amener à Ventron jeunes et moins jeunes du village de Saizerais désirant découvrir les joies du ski.
En fin de journée, il était temps pour tout ce petit monde fourbu mais joyeux de reprendre le chemin de la maison et pour certains se préparer à manger pendant 15 jours le reste des pommes de terre cuites la veille..
- Presses Universitaires de Nancy ↩
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