Oxygène aux Canaries, ça peut sembler anachronique comme destination pour un club comme le nôtre mais c’est ignorer que c’est sur l’île de Ténérife que se trouve le point culminant de l’Espagne, le plus haut volcan d’Europe : El Teide, 3718 m.
Il y a aussi un film qui retrace cette aventure…
Notre camp de base s’est donc établi à la Finca à Las Galletas, au sud de l’île. Hébergement peu commun pour nous : “Là, tout n’est que luxe, calme et volupté”. Tout le monde s’extasie, sauf Marie-Noëlle qui préfère jouer avec son portable pour faire du radio-guidage pour Sylviane et Jean Claude bloqués à Madrid.
Notre premier jour sur place est consacré à un petit jeu : le conducteur de minibus – ben oui on a loué des minibus, pour 30 personnes, ce n’est pas du luxe..- qui récupèrera le plus de monde à l’aéroport aura droit à une dorada – comprenez bonne bière locale. La question devant départager les éventuels ex aequo étant la suivante : à quelle heure arrivent les Martin ? A ce petit jeu, Alain a bien failli l’emporter mais il a été coiffé sur le fil par Patrick, retourné chercher Maggie à 2h du matin. Qu’est ce qu’on ne ferait pas pour sa belle-mère…
De bon matin, tout le monde a des fourmis dans les jambes. Les uns partent pour le tour de la Roque Imoque, les autres grimpent sur la Montagne Rouge qui surplombe la plage d’El Medano. Là-bas, nous tentons en vain d’apercevoir Jean sur son wind-surf et Mihai trainé par son kite-surf. Pour ne pas être obligé d’y retourner le lendemain, ce dernier suppliera Thierry de nous emmener en rando dès le lendemain….
Nous voilà donc partis pour Punta Del Hidalgo. Il apparaît très vite qu’ici les hidalgos sont loin d’être paresseux : ils ont aménagé un canal à flanc de montagne, creusé des tunnels que nous empruntons presque jusqu’au sommet. Leur souci du bien-être des touristes les a même poussés à prévoir une aire de pique-nique avec eau courante et fruit – des oranges !- à volonté. Seul bémol : le bar du village et les toilettes publiques n’ouvrent que les jours de messe !
Mercredi, petit problème d’arithmétique quotidien appliqué au co-voiturage : sachant que nous disposons de 3 minibus de 9 places, que nous sommes 30 dont 4 enfants, 5 qui sont malades à l’arrière et 3 qui ont peur quand c’est Thierry qui conduit… qui va dans quel bus ??? Après cogitation nous aboutissons à la répartition suivante : un bus à la plage, un bus sur la lune et un bus culturel.
Le bus parti sur la lune repère un banc de dorades – élevé en Grèce ! Si c’est pas malheureux…- se prélassant sur l’étal du poissonnier et fixe aussitôt le programme commun du soir : dorade party. Il file ensuite à Villaflor pour attaquer une superbe rando jusqu’au pied des cheminées de fée où les enfants font quelques virages sur le sable volcanique.
Pendant ce temps, Lionel enchaîne les godilles avec son cerf volant sur le sable d’El Medano et se fait une belle frayeur en se luxant l’épaule. Sachant qu’il serait secouru par un sauveteur du cru ne ressemblant en rien à une créature d’Alerte à Malibu, il préféra se la remettre en place tout seul (l’épaule). Les deux médecins de l’expédition, parties dans le bus culturel direction La Oratava, ignorent tout du drame qui se vit sur la plage et s’empiffrent dans un resto local. Le soir, tout le monde est rassuré : Lionel n’a pas perdu l’appétit !
Le lendemain, Ben a pris les choses en main et nous a organisé une journée “Vamos a la playa”. L’occasion pour Carole et Philippe, nos contacts locaux et également plongeurs, de nous faire découvrir les richesses des fonds marins : PMT (Palmes Masques et Tubas, que ça veut dire bande d’ignares…), baptême de plongée pour les enfants : Juliette, Théo et Marie Noëlle (ben quoi, elle a aussi un portable comme les djeuns !). Les autres profitent de la piscine d’eau de mer et des cours d’aérobic qui vont avec.
Sans doute sous le coup d’une insolation, Thierry décide de s’initier au snorkeling (Palme Masque Tuba en clair) sous la houlette de Marie Lyse. Après des débuts brillants dans la pataugeoire des enfants, il se lance en pleine mer où il a bien failli boire le bouillon sous l’œil goguenard des lièvres de mer et autres échinidés.
N’ayant pas vu de baleines à 2 mètres du rivage, Thierry décide donc de nous emmener faire une petite croisière en haute mer. Un bon montagnard se doit aussi d’avoir le pied marin et ce ne sont ni Joëlle ni Marie Noëlle qui diront le contraire. Les baleines et les dauphins furent au rendez-vous pour la plus grande joie des petits et des grands.
L’ambiance à bord du Shogun était telle (sangria, paella et lambada) que Thierry cherche lequel des futurs sommets nous pourrions rejoindre par bateau.
De retour sur la terre ferme, une visite de la bananeraie de Juan, notre logeur, nous attend : la banane des Canaries n’a plus de secret pour nous et ici comme ailleurs on est forcé de constater que pour faire pousser quoi que ce soit il faut de l’eau, du soleil et …pas mal de subventions européennes.
Quelques-uns en glissent – des bananes pas des subventions.. – dans leur sac à dos pour la montée de la Guajara, la pente test avant l’ascension finale. Le Teide nous nargue du haut de ses 3718 m et en inquiète certains. Pour Caty, l’inquiétude du jour c’est plutôt de savoir son mari enfermé par erreur dans l’appartement. Marie Noëlle lui prête son portable, qu’elle ne quitte plus, afin qu’elle puisse se rassurer et profiter du paysage.
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