A la fin d’un voyage organisé il peut être intéressant de relire le programme annoncé jour par jour et de voir si effectivement ça s’est passé comme c’était annoncé, si on a vu ce qu’on devait voir, si on s’est arrêté aux endroits prévus, etc. Enfin j’imagine, car je n’ai jamais fait de voyage organisé… et ceci explique peut être cela.
Et si on se prêtait à cet exercice pour cette traversée de la Slovénie ? J’ai retrouvé le mail envoyé à toute l’équipe quelques jours avant de partir, il est en italique dans ce qui suit, rien n’a été changé sinon ce ne serait pas drôle, et en écriture normale la façon dont ça c’est vraiment déroulé. Jugez plutôt avant de vous inscrire au prochain voyage…
Hello,
J’ai terminé un embryon d’itinéraire et de jour par jour, ça reste à peaufiner mais on a encore quelques jours :
En fait comme ce mail était envoyé en gros l’avant veille du départ, le « peaufinage » est passé aux oubliettes comme souvent. Tout le monde le sait un embryon calme et tranquille peut donner une furie quelque temps plus tard, c’est un peu ce qui allait se passer…
J1(dimanche) : Sans doute la journée la plus dure en vélo (!) mais je ne vois pas (encore) trop comment on peut faire autrement. 33 km / 800m de dénivelé (D+). Pistes cyclables et chemins carrossables non goudronnés pour la montée.
Nuit dans (ou à côté) d’un petit refuge côté slovène. Pas vraiment de resto aux alentours, c’est paumé dans la montagne, à voir…
Au moins c’était clair, on allait en baver dès le premier jour et effectivement on en a bavé mais bon ce n’est pas de ma faute si la Slovénie est séparée de l’Autriche par une chaine de montagnes ! Comme souvent les 33 bornes se sont transformées en 40 et les 800 m. de dénivelé en 1100 mais ce qui n’était pas vraiment prévu c’était la raideur des « chemins carrossables », il serait d’ailleurs plus juste de parler de chemins « jeepables » ou « tracteurables » car j’imagine mal un carrosse monter jusque là-haut.
Bref, il a fallu pousser, tirer, porter, faire des allers-retours pour acheminer remorques et sacoches, consoler, mentir sur le dénivelé restant, promettre aux enfants que les prochaines vacances auraient bien lieu à Disneyland, etc…
Mais quel est le $#[&£*** qui a imaginé passer par là en vélo !
Agathe, 8 ans, pour qui c’était le baptême du feu sur un beau vélo 24 pouces fraîchement sorti de l’usine eut sans doute des envies de meurtre mais très bizarrement elle ne le montra pas…
La frontière austro-slovène, une simple clôture électrique fut franchie en douce à une heure tardive et les premiers tours de roues en terre slovène furent un vrai bonheur : en descente, enfin !
Pour le logement, le refuge, Planinski dom Tromeja, relevé sur la carte existait bel et bien mais… fermé. Qu’à cela ne tienne, les tentes vite plantées sur la terrasse, le tuyau d’arrosage comme douche et les deux petits réchauds extraits des carrioles pour « cuisiner » une méga-plâtrée de spaghettis ont fait office de cellule psychologique après cette journée hors norme et ont réconcilié tout le monde avec la vie.
D’autant que le Planinski Dom Tromeja, même fermé, jouit d’une vue assez incroyable sur le massif du Triglav, destination du lendemain. Et chose non prévue au programme, un bande de lucioles est venue nous souhaiter un chaleureux « dobrodosli » en Slovénie.
J2(lundi) : La moitié du col de Vrsïc. 20 km / 400m D+
D’abord descente sur chemin carrossable puis route du col (fréquentée)
Là aussi logement assez incertain car on est dans le parc du Triglav donc camping en principe interdit mais il y a un petit refuge au bord de la route du col. Il faudra se renseigner et faire des courses à Kranska Gora au pied du col.
Le col de Vršič (ça se prononce veursitch), c’est un peu le « Ventoux » slovène en moins long mais plus raide et pour couronner le tout, les virages sont pavés. C’est donc pour cela qu’on avait prévu de le monter sur 2 jours. Mais honnêtement comparé à l’étape de la veille, on pourrait presque le qualifier de « faux plat montant » dont il est souvent question lors de nos balades. Le col fut avalé dans l’après midi et Agathe bien droite sur ses pédales, encouragée tout le long de la montée est devenue une vraie star.
Un peu en dessous du col, on fit connaissance avec l’hospitalité slovène et la nourriture qui l’accompagne au refuge Erjavčeva koča na Vršiču, un vrai régal.
J3(mardi) : la seconde moitié du col de Vrsïc et la descente. 20 km dont une très grande descente / 400m D+
Goudron, route fréquentée.
Nuit à Trenta, il y a un refuge avec une cuisine, encore pas de resto et pas de magasins sur la route 🙁
Eh, hé ! Journée cool car finalement que de la descente ou presque et bonne surprise à Trenta, super camping (kamp Triglav), bon resto et super orage également… Comme quoi le pire n’est jamais sûr.
J4(mercredi) : On laisse les vélos à Trenta pour monter au refuge de Dolïc. 1500m D+, 4h de marche annoncé. Sentier muletier sans difficulté.
Tout comme c’était prévu sauf que les 4h se sont transformé en 6h30 et le sentier muletier effectivement sans difficulté est en fait terriblement « gazeux », je n’aimerais vraiment pas être une mule…
J5(jeudi) : Triglav. 700 m. D+, sentier puis terrain escarpé, câbles, etc..
Nuit au même refuge ou bien plus haut à Plannica en cas de retard, mauvais temps, etc…
J6(vendredi): Redescente sur Trenta et nuit à Trenta (refuge)
Et hop 2 étapes en une et un jour de gagné. L’ascension du Triglav fut avalée en 2 heures (18ème sommet du projet l’Europe par les Hauts !) pour les courageux qui avaient suffisamment récupéré de la longue montée de la veille. Et comme finalement tout le monde était assez frais pour redescendre, direction le camping plus de 2 000 m. plus bas.
Au passage, récupération des vélos planqués dans la forêt la veille. Quel bonheur après une descente à pied interminable de poser ses fesses sur une selle et de laisser filer jusqu’au camping.
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