Un compte rendu à 4 mains pour une fois, deux mains fermes de cavaliers d’un côté, deux solides pognes de vététistes de l’autre.
Le cavalier
Les derniers arrivants sont à la bourre, c’est la noire nuit à Nans, mais l’hôtesse est là, le sourire aux lèvres et la clé à la main. Pas de lanterne rouge à la porte, c’est rassurant.
Noire était la nuit, noire elle se poursuit jusqu’au matin, étonnant non? Un p’tit déj au miel de Nans, et hop! En route vers l’écurie des sources, et là, miracle, ils y sont ! Les Islandais, multicolores et de toutes les couleurs, crinières et queues au vent, presque brillants sous le soleil.
Choisis parmi l’élite des cavalières et cavaliers, les candidats à la monte s’affairent, brossent, curent, sellent, brident, un tour au manège pour la mise en main, et c’est le départ pour l’aventure du tolt, allure presqu’ exclusivement Islandaise, découverte pour beaucoup d’entre nous.
Traversée d’Eternoz, et c’est la grande descente vers le Lison, dont le doux murmure se marie au bruit des sabots. Une petite baignade chevaline pour certains, allures rapides sous les couverts feuillus encadrés par les hautes falaises, et l’on rejoint les cyclistes qui ont (encore) le sourire.
Pique nique réparateur, en selle, sortie des gorges pour retrouver ceux qui travaillent à Lizine (facile celle là), pour nous faire du café, partagé à nouveau avec les cyclistes (toujours) souriants, et retour sur le plateau à travers les forêts vert tendre de cette fin de printemps.
On retrouve les cyclistes au gîte, pensant les voir défigurés par les rictus de la douleur des efforts, et non, les sourires sont toujours là ! Quelle force! Impressionnant.
Apéro bière, jambon au vin jaune, soirée histoires tristes, la nuit est aussi noire que la veille, le lendemain est pluvieux. Les jeunes cavalières et cavaliers du matin ne déméritent pas, tant par l’élégance que par l’efficacité.
D’autres visitent les sources et les entrées de grottes, pique nique arrosé heureusement abrité, puis les inconditionnels du bourrin repartent en campagne, ballade sylvestre en haut et au bord des falaises, parmi des chandeliers de pierre encore solidement dressés, sous bois à vive allure, retour aux écuries. La pluie aura épargné les heures de promenade.
Sans doute qu’avec Oxygène, la clémence des cieux est assurée…
Gérard
Le vététiste
Bon, dans la famille d’Oxygène, en week end dans le Jura, il y 3 groupes :
Premièrement, il y a les profiteurs. Ceux qui profitent de la force des autres, des chevaux en particulier. De ceux là, je ne parlerai pas, et je laisserai la parole à plus compétent.
Ensuite, il y a ceux qui se font transporter. Ceux là, ou celles là, pour être plus précis, sont peu nombreuses, et ne peuvent profiter de leur avantage que peu de temps, et c’est tant mieux. On est « Oxygène », ou on ne l’est pas ! !
Enfin, il y a les sportifs, les vrais, que l’on reconnait à l’odeur de la transpiration 10 mn avant leur arrivée (odeur à ne pas confondre avec celle des quadrupèdes cités plus haut). Enfin, vous m’avez compris, ce sont les cyclistes.
Il faut dire qu’ils n’ont peur de rien, ces gaillards(es) et c’est sans peur et sans reproche qu’ils osent affronter les eaux bouillonnantes des rivières jurassiennes en furie.
Les pentes abruptes du massif jurassien ne leur font pas peur,
et même le gué de la rivière (qui était en furie tout à l’heure mais qui, d’un coup, s’est tarie ! ) se franchit en un saut de gazelle.
Comment reconnaît-on un cycliste Oxygène ?
C’est simple : tout d’abord, il y a son air malicieux
Puis, son habileté (il est le seul à pouvoir traverser un gué de rivière en furie sans les mains)
Et enfin sa capacité à se nourrir de 3 fraises des bois, une seule fois par jour, même si celles-ci ne sont pas mûres . . . . ou bien trop mûres . . .
Alors un bon conseil : si un jour vous croisez sur votre chemin ces sportifs hors pair, quelle que soit votre drôle de monture,
filez droit avant qu’ils ne vous rattrapent.
Christophe
- Le Jura islandais et ses chevaux - 24 juin 2010