Et de 6 !
Ca y est : nous avons gravi le sommet des Pays Bas, voici donc comment cela s’est passé…
Tout commença par un rendez-vous dans un petit camping à Vaals qui est à la Hollande ce que Chamonix est à la France, c’est à dire la commune où se trouve le point le plus haut du pays, sauf que ça ne ressemble pas du tout, mais alors pas du tout à Chamonix….
Mihai, le GO de l’équipe, avait fixé le départ pour le sommet en début d’après-midi. Nous l’avons vu arriver à pied traînant une petite valise tel un homme d’affaires qui débarque à Roissy et cela déclencha quelques fous rires à peine dissimulés. Les enfants le prirent pour Mary Poppins et s’attendaient à ce qu’il sorte de son bagage un vélo flambant neuf. Ben non justement : il n’avait pas de vélo puisque l’ascension était prévue à pied….
Enfin c’est ce qu’il croyait. Car le terme vague “début d’après midi” avait été diversement interprété par le groupe : certains ont pensé qu’ils avaient un peu de temps pour faire du tourisme et sont arrivés en “milieu d’après midi”. Il était donc plus prudent de tenter le sommet en vélo plutôt qu’à pied car les plus jeunes membres de l’expédition sont trop courts sur patte pour faire 15 km en moins de 2 h.
Ivresse des cîmes
Après un rapide coup d’œil sur la carte, Thierry a prononcé la phrase trop
souvent entendu dans les stages Oxygène et qui en a déjà fait frémir plus d’un : “ça devrait passer”.
De toute façon, nous avions le sommet en point de mire et toutes les rues se terminaient par “berg”. La petite grimpette jusqu’au Vaalsberg se déroula sans difficulté même si les dernières pentes ont rappelé à tout le monde qu’un point culminant même à 322,5 mètres, ça reste un point culminant.
Tout là haut, nous avons compris pourquoi Mihai s’était déguisé en passager d’un airbus A320 pour arriver au camping : le sommet est en effet flanqué d’une tour de contrôle du plus bel effet.
Après la désormais traditionnelle photo au sommet, nous ne nous attardons pas, certains ressentant déjà les symptômes du mal des montagnes. Heureusement nous disposions de toutes les médications nécessaires au camping : apéro façon Jean Paul, bière maison façon Patrick et Caty, trousse-pinette façon Ben et cahouètes façon Brigitte.
Un peu de culture…à vélo
Le mercredi matin, le club des 15 repartit, « ivre d’un rêve héroïque et brutal” 1, mais malheureusement gâché par le bruit du pot d’échappement de la petite Bohême de Ben et Patrick.
Guidés par nos GPS et par Brigitte (plus écolo comme système car elle ne consomme que de la bière…), nous arrivons au parc national De Hoge Veluwe.
L’endroit est entièrement dévolu au vélo et c’est l’occasion pour nous de d’essayer les cycles indigènes mis à disposition gratuitement pour les visiteurs, le fameux vélo hollandais. Commence alors un harmonieux balai au cours duquel chacun cherche selle à son postérieur et pédale à son pied.
A l’arrivée au Kröller Müller Museum qui est situé à l’intérieur du parc, certaines, tellement satisfaites de leur monture, la cachent désespérément parmi la centaine de vélos du parking en prévision du retour.
Cette visite culturelle ravit tout le monde, les enfants déambulent dans les allées sous l’œil amusé de Van Gogh et celui plus inquiet des gardiens.
Au retour, la traversée du parc prend des allures de savane africaines. Thierry décide alors de partir en safari sur les bons conseils de Jean Paul. Il revient avec la photo d’un chevreuil « bien de chez nous » ! Cela anime notre soirée sous l’avancée de la Bohème car la pluie fait une apparition.
Dans le port d’Amsterdam…
Heureusement le soleil est à nouveau au rendez-vous pour notre escale dans le port d’Amsterdam. Pas vu les marins de Brel mais les dames de Guy Beart, ça oui ! Nous avons donc dû slalomer d’un trottoir à l’autre pour éviter aux plus jeunes la vue de ces vitrines animées.
Après tous ces efforts, nous avons bien mérité une petite pause en terrasse au bord d’un canal. Dans le marché aux fleurs, chacun cherche son bonheur parmi les bulbes, les rhizomes et les oignons. Plus loin, Patrick M se révèle être une fashion victim dans la boutique “crocs” tandis que Polo, plus raisonnable, se contente de les essayer.
Sur la route qui nous mène à Petten, bien qu’ayant évité les Coffee Shop, une partie du groupe fait une rencontre improbable : un troupeau de chameaux paissant paisiblement dans les polders à 4 mètres en dessous du niveau de la mer. S’étaient-ils échappés de la savane africaine de la veille ?
La Mer du Nord !
L’arrivée au camping de Petten ne se fit pas sous les meilleurs auspices : nous sommes accueillis par la pluie et par un gardien psychorigide qui ignorait que les Gaulois, comme les cow-boys installent leur campement en cercle. Heureusement pour lui, il ne saura jamais que Jean Paul, craignant les ondées maritimes, passera la nuit dans la douche « famille ».
Le vendredi matin, nous piaffons d’impatience en attendant Mihai qui nous a promis un tour de vélo de 50 km avec comme temps fort la visite du marché aux fromages d’Alkmaar. Malgré un bon coup de pédale et tous les encouragements de Thierry voulant enfin déguster du gouda, nous n’y arriverons pas à temps. Heureusement pour Thierry, Mihai en avait mis au menu du super apéro qu’il nous avait concocté avec Linda. Et Thierry de déclarer : “c’est bien ce que je pensais…”.
Nous, c’est plutôt à la sieste dans le jardinet de Mihai que nous pensions pouvoir faire mais il fallait songer au retour. Une magnifique route, pardon, piste cyclable, nous attendait à travers les dunes. Les paysages n’ont plus rien à voir avec les prairies, les canaux et les moulins de la matinée. Mihai nous avait vraiment choisi un itinéraire d’exception.
Seul grain de sable dans la mécanique bien huilée de cette journée : le gardien psychorigide s’est aperçu que nous hébergions un passager clandestin : Raky le chien de Caty et Patrick. Nous avions pourtant essayé de le déguiser en lapin…sans succès.
Texel, l’île du vent
Avant dernier jour et une question lancinante taraudait toujours le groupe : Mais où sont donc les tulipes ? On est quand même venu pour ça et jusqu’ici rien ou pas grand chose…Nous les découvrons enfin sur le route qui nous mène à l’île de Texel, la plupart des bulbes qu’on trouve dans le monde viennent de tous ces champs !
Sur l’île, nous fixons une nouvelle mission à Mihai : trouver un restaurant de poisson typique. Aussitôt dit, aussitôt fait…enfin après un peu de vélo tout de même. Sous l’œil compatissant du cuisinier, chacun essaye de deviner et de prononcer le nom du poisson qu’il voit à l’étal pour qu’il finisse grillé dans son assiette. Impossible d’ailleurs de finir nos assiettes tant elles sont bien garnies !
C’est donc en pleine digestion que nous enfourchons nos vélos car le temps presse si nous ne voulons pas rater le dernier bateau pour le continent. Quoique c’est un peu une habitude à Oxygène de rater les dernières liaisons… En plus, le vent s’en mêle au grand désespoir des tireuses de charrette. D’accord, Joëlle et moi nous avions bien mangé quelques frites dans l’assiette de nos enfants, mais, face au vent, les tours et les détours de Mihai (bon mot pour les Toulousains), c’est un peu exagéré comme punition !
Et la journée n’est pas finie : Mihai sort une barque de derrière son vélo et propose un tour sur les canaux ! Un hyperactif, ce GO…Quelques-uns s’y risquent jusqu’à la tombée de la nuit.
Comme chaque soir, tout se termina par un fabuleux festin de Ben. Comme les vrais Hollandais qui partent en vacances, elle avait en effet rempli sa caravane de victuailles toutes aussi bonnes les unes que les autres.
Epilogue
Pour le retour, nous choisissons de traverser la mer intérieure par la longue digue puis nous avons participé à la transhumance Nord/Sud des Hollandais dont les vacances commençaient, une petite satisfaction pour tous les usagers de l’A31 que nous sommes !!!
- Note du webmestre un tantinet inculte, il semblerait d’après une recherche active sur internet que ce vers soit extrait d’un poème de José Maria de Heredia, mais bon on n’est pas obligé de connaitre… ↩
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