Le plus difficile dans un raid à skis dans l’Oberland bernois c’est d’arriver à prononcer le nom des sommets. Pour celui-ci nous étions particulièrement gâtés puisque le but du premier jour était de monter à la Fellenberglicken par le vallon de Bachlisbach, je sais c’est pas facile…
Le lendemain ce n’est guère plus simple puisque nous quittons la BachlitalHütte pour l’Obri-Bächli-Licken en passant par le Bächligletscher (entrainez vous en lisant à haute voix, on y arrive…), la descente promet d’être bonne puisqu’il n’y a pas gelé la nuit et que déjà à 6h. du matin la neige à la consistance d’un miko qu’on aurait laissé au soleil derrière une fenêtre un après midi de printemps…
Comme son nom l’indique bien l’Obri-Bächli-Licken n’est pas un col mais un passage équipé d’échelles et de quelques câbles qui permet d’accéder dans le splendide cirque de Gaüli où nous attend un beau petit refuge recouvert de tavaillons. A la descente, la neige est conforme aux prévisions du matin c’est à dire franchement pourrie.
Le refuge de Gaüli est très rigaülo (hum..) car lorsqu’on arrive quasiment devant sa porte il faut compter encore une bonne heure de labyrinthe de barres rocheuses pour y arriver et encore il vaut mieux qu’il fasse beau car sinon c’est le bivouac assuré.
Le lendemain matin, la dépression attendue est au rendez-vous avec neige, brouillard et tristes mines dans le refuge. La prudence ou plutôt l’angoisse d’être obligé de jouer au tarot pendant 3 jours nous incite donc à descendre dans la vallée de l’Urbachtal, une petite promenade de quelques heures dont la première partie n’a rien à envier au Sentier des Roches sauf que le Sentier des Roches on le parcourt rarement en chaussures de ski..c’est un tort d’ailleurs.
Nous passerons donc la nuit dans le dortoir de l’Hotel Handegg où sans réfléchir nous acceptons la formule demie-pension croyant avoir à faire à une soupe et quelques röstis. En fait pas du tout, c’est plutôt un repas gastronomique servi par tout un personnel très stylé qui nous attend avec morilles et chamois braisé pour certains !
Le lendemain c’est le dernier jour et pas des moindres puisque les 1700 m. de dénivelé du Golegghorn nous attendent. C’est donc à 4 h. du mat que nous partons dans la nuit et le brouillard, le GPS plein d’infos qui s’avéreront complétement inutiles car un renard nous montrera l’essentiel de l’itinéraire et un renard ça ne consomme pas de piles !
Après nous être fait doublé par un mutant sorti de nulle part dont les peaux de phoques fumaient tellement il allait vite, nous nous attaquons aux dernières pentes du Golegghorn d’abord skis aux pieds pour faire comme l’autre frimeur (c’est la jalousie ..) puis plus modestement à pied voire à plat ventre dans le haut du couloir…
La descente en neige transformée est un plaisir total même si les 40° du départ – l’inclinaison pas la température …- demandent un minimum d’attention à nos mangeurs de chamois. On verra même certains membres du groupe skier à tombeau ouvert espérant ainsi arriver en bas à l’hôtel Handegg avant la fermeture du restaurant. Mais il est temps de revenir aux vraies valeurs et c’est devant l’hôtel que le pique-nique (sac n° 4 avec bananes séchées) se déroulera entre deux séquences d’étirements.
Pour avoir des infos un peu plus sérieuses et précises :
– Fellenberglicken
– Obri-Bächli-Licken par le Bächligletscher
– Golegghorn
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