Pour l’édition 2007 du week-end « grand ski », quelques ingénus 1 d’OXYGENE avaient mis le cap sur une petite enclave britannique située entre la Suisse et la France, connue sous le nom de Chamonix.
La première journée de ski avait démarré sous les meilleurs auspices 2, le soleil inondait la vallée, la neige blanche et soyeuse nous tendait les bras … 3]
Nos deux guides attitrés s’empressèrent de nous faire revisiter le glacier d’Argentière. La matinée se déroulait à merveille en enchaînant deux magnifiques descentes sur le Glacier des Rognons 4. Les 13 heures bien dépassées, un « break » comme l’on dit dans la langue locale nous était enfin concédé par le « managing committee ».
C’est à partir de ce moment que les choses allaient progressivement se gâter….. Premièrement les bières que nous avions commandées mirent plus d’une ½ heure à arriver ce qui nous fit repartir avec un certain retard. Cet événement, toutefois anodin aura son importance par la suite, mais à ce moment de la journée, grisé par l’altitude et un peu par la bière, nous repartîmes vaillamment.
Arrivé au sommet des Grands-Montets, bien après 15h30, notre guide en chef eut la lumineuse idée de nous faire découvrir l’un des plus beau hors piste de la vallée, le célébrissime Pas de chèvre : Un magnifique hors piste qui démarre du sommet des Grands Montets et rejoint la Mer de Glace. Lorsque les conditions d’enneigement sont bonnes, on peut descendre à ski jusqu’à Chamonix, soit un dénivelé de 2300 m. » – site officiel de Chamonix –
S’il est vrai que le début est assez enchanteur avec ses successions de petites combes et de belles pentes au dénivelé agréable, la fin de l’itinéraire est beaucoup plus sportif : passages trop étroit pour y mettre des skis (même avec l’évolution actuelle du matériel) ; traversée d’un champs de varosses , ski dans les arbustes 5 pour certains et pour terminer slalom entre les blocs de glace et les cailloux.
Fatigués, mais heureux d’être enfin sur la mer de glace, une autre surprise nous attendait. Vous connaissez le dicton suivant « Avant l’heure, c’est pas l’heure, après l’heure c’est plus l’heure ». Et bien, c’était plus l’heure de prendre le train…
C’est dans ces moments précis que l’on regrette amèrement de ne pas être resté sur les pistes, les temps bénis de la neige à profusion 6 et surtout la bière de midi.
1h30 de marche plus tard, soit à 19h43, nous étions à la gare de Chamonix pour prendre le train de 19h44 direction Argentière, comme quoi à quelques minutes près, cela aurait pu être pire !!
Le lendemain, le « guide en second », promu à l’unanimité « guide en chef » la veille au soir, nous proposait au menu « la Vraie Vallée Blanche ». Alors comme cela il y en aurait des fausses ? Depuis toutes ces années, nous n’aurions fait que des ersatz de vallée blanche à l’insu de notre plein gré ? ça alors !!!!
Arrivés, avec bien du mal, au sommet de l’Aiguille vers Midi, manquant d’informations sur la faisabilité de la Vraie Vallée Blanche, nos guides optèrent pour « la Classic » pas vraiment classique puisque nous avons déniché quelques petites combes parfaitement exposées, de jolies pentes et un tas de variantes qui du coup nous ont fait une fois de plus rater « la vraie vallée blanche » !
Sinon, rien à signaler, arrivé en bas, on a pris le train du Montenvers comme tout le monde et nous étions rentrés très tôt, c’est à dire avant la nuit, ce qui nous a permis de prendre connaissance des nouvelles de la presse locale. D’après le journal, il paraît qu’un « bon nombre d’amateurs de hors-piste parfois un brin ingénus se sont fait peur à la sortie du pas de chèvre, à des heures tardives ». Incredible comme dirait un autochtone !!!!
Le troisième jour, nous avons fait un « 3 en 1 », soit Brévent + Flégére + Lognan en une journée afin de vérifier si le Pass « Chamonix unlimited » permettait bien d’aller partout 7. Journée tout à fait normale, sans queue aux remontées, sans arbuste ni rocher sur la piste… presque trop conventionnelle pour Oxygene, mais bon vous comprendrez que nos deux guides ne peuvent pas être à fond tous les jours.
En attendant l’année prochaine pour de nouvelles aventures, je vais bosser avec mes chaussures de ski pour m’habituer à marcher avec.
- vous comprendrez l’utilisation de ce terme plus loin dans le récit ↩
- et non !!! pas encore orthographié « hospices », mais cela viendra ↩
- L’amateur de littérature appréciera ↩
- C’est pas de notre faute s’il s’appelle comme ça…. ↩
- merci Laurence de ne pas m’avoir laissé mourir au pied de mon arbre ! ↩
- Histoire racontée par les anciens guides de la vallée qui relate une époque, mal située dans le temps, à laquelle la neige si abondante, permettait de skier partout. Mythe ou réalité ?? ↩
- Test positif à l’exception du train ….et peut-être du coiffeur mais ça on n’a pas essayé ↩
- « The goat’s step » ou Les ingénus font du ski - 21 mars 2007